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Mila, Jijel, Constantine: Retour progressif à la normale

par R. N. Et Correspondants

Des centaines de jeunes se sont rassemblés samedi soir au niveau du quartier populeux du 1er Novembre de Ferdjioua,dans la wilaya de Mila, avant de s'en prendre au lycée mitoyen Bouchema Messaoud.

Les micros du laboratoire informatique ont été pillés. Juste à côté, la recette des impôts a été détruite et les dossiers de contribuables ont été la proie des flammes. Le cinéma Maghreb, d'une capacité de 500 places, a été lui aussi saccagé. L'on apprend qu'une personne a été arrêtée et placée sous mandat dépôt. Signalons par ailleurs qu'un véhicule sillonne les artères du centre-ville avec à son bord le P/APC, invitant la population à protéger les édifices publics tout en lui rappelant l'acte de citoyenneté observé chez les habitants du quartier 20 Août 1955 qui ont défendu la subdivision de Sonelgaz érigée dans leur cité.

 Dans la wilaya de Jijel, et plus précisément au chef-lieu, des émeutes ont été enregistrées dans la nuit de samedi à dimanche. Deux agences postales situées dans le quartier du Cap Chevalier ont été attaquées et des émeutiers ont essayé de défoncer les portes à l'aide de cocktails Molotov. Mais les forces de l'ordre ont intervenu et ces deux infrastructures publiques ont été sauvées. Cependant, les deux distributeurs électroniques ont été cassés. Les vitres de la direction de l'éducation ont été brisées par les émeutiers. Selon des témoignages, des manifestants ont fermé la route nationale 43 dans la nuit de samedi à dimanche au niveau de plusieurs points durant plusieurs heures, causant des désagréments aux automobilistes. A El Milia, selon des témoignages, les manifestants ont attaqué les sièges de la BNA et de la grande poste aux environs de 21h30 minutes. Là aussi, fort heureusement, l'intervention des services de sécurité a sauvé les deux édifices. On apprend également que la poste de Sidi Abdelaziz a été attaquée par les manifestants durant la même nuit.

 Dans la wilaya d'El Tarf et suite au blocage de plusieurs axes routiers comme la RN 84 A à Echatt et la RN 84 à Benamar et Aïn Tarik et à Bebes où le siège de l'APC et celui d'Algérie poste ont été saccagés, les services de la gendarmerie et ceux de la sûreté ont procédé à l'arrestation de seize individus dont cinq résidant à Souk Ahras et à Annaba qui, profitant de la confusion, ont tenté, samedi, de cambrioler la poste.

 Hier dimanche, un calme total est à signaler avec une reprise normale des cours dans tous les établissements scolaires. Un dispositif de sécurité renforcé était déployé autour des édifices publics et autres institutions.

 La nuit du samedi au dimanche a été moins violente que les précédentes dans la périphérie de Constantine où l'on a enregistré des attroupements de jeunes émeutiers ainsi que des attaques contre des édifices publics dans un quartier du centre-ville. Les plus violents affrontements ont eu lieu dans le quartier de Oued El-Had où des mineurs et des adolescents se sont attaqués aux forces de sécurité en leur lançant des pierres. Ces dernières, pour les disperser, ont riposté par des grenades lacrymogènes. D'autres échauffourées ont eu lieu à la nouvelle ville Ali Mendjeli où les émeutiers se sont attaqués notamment au siège de l'OPGI qu'ils ont saccagé en emportant un coffre-fort qui était à l'intérieur. Mais après l'avoir forcé, les casseurs ont constaté qu'il ne contenait que des documents administratifs. D'autres scènes d'émeutes ont été enregistrées au quartier de Djenene Ezzitoune, proche du centre-ville, où des émeutiers ont mis le feu à des pneus usagés, des troncs d'arbre et se sont attaqués aux forces de police, lesquelles, selon des témoins visuels, ont tiré des coups de feu en l'air et ont réussi à les disperser. Dans le quartier du Ciloc, tout proche lui aussi du centre-ville de Constantine, des manifestants ont saccagé un arrêt de bus et ont voulu s'attaquer au siège de l'Office des établissements de jeunesse (ODEJ, ex-CIAJ) en lançant des pierres, brisant les carreaux de l'établissement. Mais, heureusement, des citoyens ont intervenu pour les empêcher de continuer leur œuvre destructrice. Enfin, de sources bien informées, on apprend que 10 blessés ont été enregistrés dans les rangs de la police et que entre 15 et 20 émeutiers ont été arrêtés.

 La journée d'hier dimanche a été relativement calme, même si des informations non vérifiées faisaient état du saccage d'un bus de transport des étudiants sur la route de la nouvelle ville Ali Mendjeli, véhicule qui se dirigeait vers le pôle universitaire.

 Le chef-lieu était plutôt calme et de nombreux appels à l'apaisement ont fusé d'un peu partout, avec notamment des interventions d'imams et de représentants d'associations à la radio régionale.