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Disposant d'une
petite embarcation et d'un équipement sommaire, le tout acquis à la faveur
d'une formule d'aide de l'Etat, des dizaines de petits pêcheurs activant le
long des côtes du littoral Ouest tentent de subvenir à leurs besoins dans des
conditions difficiles.
Nombre d'entre eux, qui n'ont pu bénéficier de cette précieuse subvention pour diverses raisons, parmi lesquelles figurent notamment les critères draconiens exigés par l'administration pour prétendre à ce crédit, ont été dans l'obligation de casser leur tirelire et/ou emprunter de l'argent pour ce besoin. Faute de mieux, ces amateurs de la pêche côtière exposent à la vente, sur des tréteaux de fortune, leurs maigres prises dans les différents marchés essaimés à travers les localités côtières situées sur le territoire de la daïra d'Aïn El Turck. Généralement, ils sont taxés par les autorités comme étant des revendeurs à la sauvette car ne disposant ni de lieu et encore moins d'une autorisation leur permettant d'exercer leur activité. «On s'interroge sur l'indifférence éprouvée à notre égard. L'idéal serait que les responsables concernés se penchent sur notre sort pour trouver une solution à même de régulariser notre situation. A mon humble avis, ce n'est certainement pas une équation difficile», a fait remarquer un jeune pêcheur associé avec trois autres riverains de son âge dans cette activité qui n'est pas de tout repos et les expose à un risque permanent. «Nous ne pouvons exercer durant les saisons automnale et hivernale en raison des mauvaises conditions météorologiques. Nos petites embarcations ne peuvent pas tenir la mer par temps de grosse houle. C'est pourquoi nous chômons souvent jusqu'à sept mois sur l'année», a-t-il renchéri. Ces révélations constituent un paradoxe par rapport aux instructions de la tutelle et relayées par des discours qui sont essentiellement axés sur la promotion des petits métiers et plus particulièrement la pêche. Depuis quelques mois, ces petits pêcheurs dénoncent ce qu'ils qualifient de «violation des règles en vigueur» commises par certains chalutiers. «A l'aide de leurs chaluts qu'ils traînent sur les fonds marins, ils raclent tout sur leur passage, faisant fi des lois universelles relatives au respect de la période de reproduction. Ce malheureux état de fait est à l'origine de la déperdition d'une considérable richesse de la faune marine dans cette zone», a expliqué Hamid, un amateur de la pêche côtière en exhibant des requêtes adressées aux instances concernées pour tenter d'attirer leur attention sur ce qu'il qualifie de «pillage de la faune marine». Notre interlocuteur a ajouté que «ces pratiques frauduleuses sont à l'origine de la rareté ou carrément de la disparition de différentes espèces de poissons sur le littoral Ouest». Ceci a été également constaté et demeure vivement contesté par les férus de la pêche à la ligne. «Nous autres pêcheurs à ligne respectons les règles en matière de sauvegarde de la richesse de nos côtes. Lorsque, par exemple, un petit poisson est accroché par l'hameçon, nous le rejetons aussitôt à la mer. Ce n'est pas le cas de ceux qui se font piéger par les rets des chalutiers. Ceux-là sont malheureusement déjà morts quand l'équipage du chalutier fait remonter les filets. Ils les rejettent à la mer évidemment», a-t-il encore déploré. Les pêcheurs contestataires interpellent à cet effet le ministère de la tutelle pour mettre un terme aux agissements frauduleux qui risquent d'entraîner des conséquences néfastes sur la richesse naturelle dont jouissent les côtes du pays. |
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