|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La vie normale a repris son cours hier à Alger, après les émeutes de la
veille qui ont animé plusieurs quartiers de la capitale. Un calme apparent qui
peut cacher d'autres affrontements que la rumeur convoque pour l'après-midi.
Les rues et les routes menant vers le centre d'Alger étaient bien vides pour un
samedi où généralement les familles sortent, surtout pour une journée aussi
ensoleillée.
L'autoroute était quasiment vide. A l'entrée d'Alger, à partir des localités de l'Est, l'encombrement ne commence qu'à quelques dizaines de mètres du barrage autoroutier fixe de la police, au niveau du quartier des Bananiers, alors que d'habitude c'est à des centaines de mètres que la circulation est au ralenti. Hier, dans toutes les stations d'essence de l'Algérois les véhicules se comptaient par dizaines dans les files d'attentes. A Belouizdad (ex-Belcourt) après avoir vécu une des nuits les plus agitées depuis le début des émeutes, les traces des «affrontements» étaient encore visibles hier matin. Des restes de pneus brûlés, et un «arsenal» de blocs de béton et de pierres de la veille sont éparpillés le long de la rue Belouizdad. Aucune trace des policiers anti-émeute, y compris devant les abords d'institutions comme le ministère du Travail ou le Central téléphonique. Samedi matin vers 10h, les services de la société Netcom et de l'Epic Asrout s'attelaient à nettoyer les amoncellements d'ordures et autres agrégats de la précédente journée dans ce quartier mythique de la capitale. L'ambiance commerçante est de retour, mais la prudence est de mise. Aucun des magasins n'a été saccagé, tous étaient ouverts. Contrairement aux événements d'octobre 1988, les émeutiers ne se sont pas attaqués au commissariat du 7e ni aux ex-galeries algériennes devenu le siège de la Banque extérieure d'Algérie (BEA). Seules quelques cabines téléphoniques ont été saccagées, et les vitres du centre culturel sis à la placette du 11 décembre 1960 ont été brisées. Les jeunes vendeurs à la sauvette ont repris leurs places dans les ruelles perpendiculaires à Belouizdad. Les cafés ne désemplissent pas. Le marché des fruits et légumes grouillait de monde. On se grouille à faire le maximum d'emplettes de peur d'un retour des affrontements durant la soirée. Par contre, un manque flagrant de pain a été constaté hier matin. Devant plusieurs boulangeries des petites chaînes se formaient. A la rue Didouche Mourad, où aucun incident n'a été enregistré, il n'y avait pas grand monde, alors que d'habitude dans la journée du samedi on y marche au coude-à-coude. Sur l'autoroute Est à la sortie d'Alger, les concessionnaires ont mis à l'abri les véhicules neufs, réagissant à des rumeurs qui continuent d'annoncer une suite à ce feuilleton des émeutes. |
|