|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Des émeutes ont
éclaté, hier, en début d'après-midi, à Oran où la tension était vive dans
certains quartiers, où les habitants craignaient un «remake» des violentes
émeutes de 2008.
Les manifestations avaient commencé dans le quartier de Ibn Sina (ex-Victor Hugo) avant de s'étendre par la suite au quartier d'El-Hamri. Il était, en effet, 14 heures lorsque des dizaines de jeunes ont fermé à la circulation l'axe reliant le parc d'attractions au quartier de Bastié. Même si les motivations des manifestants n'étaient pas clairement exprimées, certains n'hésitaient pas à dénoncer la flambée des prix de nombre de produits comme l'huile, le sucre entre autres. Pour exprimer leur colère, les manifestants ont incendié des pneus qu'ils ont mis en travers de cette artère. Et la situation a fini par dégénérer. Des émeutiers jetaient des projectiles sur les automobilistes et sur les policiers. Ces derniers ont bouclé le périmètre et orienté les automobilistes vers d'autres directions. Après l'intervention des forces de l'ordre, les manifestants se sont retranchés dans les bâtiments. Tous les commerces ont baissé rideaux craignant que les émeutiers ne s'en prennent à leurs magasins. Les émeutes se sont étendues par la suite au quartier d'El-Hamri, prenant une autre tournure. Avant l'arrivée des renforts des forces anti-émeutes, deux groupes de jeunes s'étaient formés. Surgissant des ruelles, vers le grand boulevard, ils jetaient des pierres sur les automobilistes. Des pneus étaient brûlés également. Des individus se sont dirigés vers le dépôt d'Eriad où ils ont arraché le portail qui a été utilisé pour barrer la route. A l'intérieur du dépôt, des sacs de farine ont été volés. L'arrivée des renforts de la police a permis d'éviter le pire. Les émeutiers ont pris la fuite abandonnant les sacs de farine. Aux environs de 17h30, la grande avenue a été dégagée et les manifestants dispersés. Mais le dispositif de sécurité était toujours en place en fin d'après-midi, de crainte que les émeutes reprennent. Au quartier Hay Dhaya (ex-Petit Lac), le siège de la Cnep a été entièrement saccagé. Les émeutiers se sont emparés de matériel informatique et autres objets qui leur tombaient sous la main. Au centre-ville, un vent de panique a subitement soufflé sur les principales artères, qui se sont vidées de toute circulation automobile en quelques minutes à peine. C'est aux environs de 16h que la nouvelle du déclenchement d'émeutes au quartier de Bastié s'était propagée pour installer un climat fort tendu au centre-ville contraignant l'ensemble des magasins des rues Larbi Ben M'hidi, Mohamed Khemisti, Abane Ramdane, Larbi Tebessi, entre autres, à baisser rideaux. Vide de toute circulation automobile, la voie publique était investie par des dizaines de jeunes et de moins jeunes. Les forces de l'ordre se sont pour leur part installées avec leurs véhicules blindés au niveau des points stratégiques et autres carrefours importants de la ville pour protéger les édifices publics et les agences de banques et prévenir toute tentative de dégradation. Une présence des forces de l'ordre qui s'est voulue avant tout «dissuasive» en veillant à éviter toute provocation. D'ailleurs mis à part quelques barricades dressées au niveau du quartier de St Pierre où des jeunes ont barré la route en brûlant des pneus et des planches de bois ou encore à Larbi Ben M'hidi à hauteur du passage Germain, aucun incident notable n'a été enregistré. La tension restait cependant palpable au centre-ville et l'ensemble des services, notamment le transport en commun, restaient complètement paralysés jusqu'à une heure tardive de la journée, laissant libre cours aux rumeurs les plus folles. A noter enfin que les services de police ont procédé à des interpellations. |
|