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Les intervenants à la table ronde sur «les ressources humaines dans les
entreprises», hier au forum d'El Moudjahid, étaient tous unanimes à affirmer
«qu'on est encore dans la gestion des effectifs au lieu de la gestion des
compétences au sein de nos entreprises».
Le directeur général de l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP), M'Hamed Raked, a regretté le fait que les entreprises privées n'investissent pas dans la formation de leur personnel. «Les demandes de formation du personnel émanant du privé sont insignifiantes pour ne pas dire qu'elles se chiffrent à zéro», a-t-il indiqué en précisant que le procédé aujourd'hui est simple: «c'est la chasse aux compétences chez le voisin». Selon lui, les chefs d'entreprise préfèrent aujourd'hui faire appel à un élément compétent qui se trouve chez le voisin en lui offrant le double du salaire, au lieu de recruter et former du personnel diplômé. Cet état de fait, précise le conférencier, provoque un véritable déséquilibre sur l'offre dans le marché de l'emploi. M'Hamed Raked a regretté aussi le fait qu'on continue, dans nos entreprises, à rémunérer la présence et non pas les compétences. «On est encore dans les anciens schémas, en favorisant le système du pointage». Mohamed Chérif Belkessam, directeur général de l'Ecole supérieure de gestion (ISG), a relevé pour sa part l'absence pure et simple de management stratégique des ressources humaines et l'absence totale de gestion prévisionnelle des ressources humaines. Pour l'intervenant, une chose est sûre, ni les capitaux ni les nouvelles technologies ne peuvent servir si on néglige les compétences humaines. «On parle de 280 milliards de dollars pour le nouveau plan de développement, la question qui se pose, ce plan va être appliqué par qui et par quelles compétences ?». Enfin, l'ensemble des intervenants ont souligné que le marché de l'emploi dans notre pays souffre d'une véritable «raréfaction des compétences», que ce soit dans le BTPH, l'agriculture ou les services. A noter que le débat s'est élargi au fur et à mesure à plusieurs sujets à la fois sensibles et complexes. Et il a été notamment souligné : comment peut-on former des managers et des directeurs d'entreprise à prendre des initiatives et à prendre du risque, alors que le risque peut mener en prison. Les conférenciers ont fait allusion aux nombreux cadres de diverses institutions qui ont comparu devant la justice. Les intervenants ont affirmé que si l'Etat algérien veut réduire la fuite des compétences vers l'étranger et vers les entreprises étrangères installées en Algérie, il doit d'abord sécuriser et en urgence les fonctions des managers et des cadres supérieurs, bien évidemment en renforçant les systèmes de contrôle. «Il n'est pas normal que le corps diplomatique algérien soit protégé par un système d'immunité et le manager et les cadres supérieurs ont le code pénal et Serkadji en face», a-t-il été indiqué. D'autres intervenants ont appelé à la création davantage d'écoles de formation privées avec plus de contrôle et d'organisation. Ils ont fait savoir que les entités de formation privées sont toujours soumises à un régime fiscal ordinaire, au même titre qu'un simple commerce ou une salle des fêtes. |
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