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L'inflation continue de pénaliser les Algériens à faibles revenus. Même
si elle a connu une baisse en chutant de 5,7 % en 2009 à 4 % en 2010, il n'en
demeure pas moins qu'elle reste forte. «En 2011, le taux d'inflation risque
encore d'être plus fort qu'en 2010», prédit Abdelmalek Zoubeidi, directeur de
la prévision et des politiques au ministère des Finances. Il est à préciser que
toute inflation supérieure à 2% est considérée par les économistes comme étant
pénalisante pour les ménages à revenus modestes.
S'exprimant, hier, sur la radio chaîne3, ce responsable du ministère des Finances a imputé cette hausse à «la flambée des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux». «Une tendance, prévoit-il, qui va encore augmenter et qui impactera les prix des biens de consommation en Algérie». Le gouvernement ne subventionne que le lait et les céréales. Tout le reste des produits subiront inévitablement des augmentations. Ces produits ont déjà connu une importante hausse des prix depuis quelques mois. Le kilo de sucre est passé de 80 à 130 dinars en quelques mois seulement. Il en est de même pour les huiles végétales qui ont subi des augmentations vertigineuses. La flambée des prix des fruits et légumes et de certains produits de large consommation a porté un coup dur au pouvoir d'achat des ménages à revenus modestes. Il est à rappeler que l'ancien ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, (prédécesseur de Mustapha Benbada) avait promis en février dernier, d'élargir la liste des produits subventionnés. Une quinzaine de produits alimentaires devraient être subventionnés. Cela devait être consacré dans un projet de loi qui tarde à être promulgué. Par ailleurs, évoquant la santé financière du pays, M. Zoubeidi a affirmé que «le fonds de régulation des recettes a atteint 4 800 milliards de dinars, à fin décembre 2010, soit une progression de 500 milliards de dinars par rapport à fin 2009. Le fonds de régulation des recettes est constitué par le surplus des recettes issues du prix réel du pétrole et les recettes calculées sur la base du prix fixé à 37 dollars le baril par la loi de finances 2011. Les réserves de change de l'Algérie s'établissaient, selon M.Zoubeidi, à 155 milliards de dollars à fin 2010. «Ce matelas financier est sécurisant et permet de réaliser les programmes de 2011 et des années à venir dans des conditions optimales», a assuré l'invité de la radio. Sur le plan purement comptable, M. Zoubeidi a fait état d'un déficit du Trésor, imputable, selon lui, à un contexte marqué par une forte expansion de la dépense d'équipement mais aussi au fait que les recettes de la fiscalité sont indexées sur un prix de pétrole de 37 dollars le baril. «Il y a quatre lignes pour financer ce déficit: le financement bancaire, non bancaire, extérieur et le fonds de régulation», énumère-t-il, soutenant que le fonds de régulation des recettes finance une partie du déficit. M.Zoubeidi a qualifié de «lourd », le niveau de la dépense pour 2011, les budgets d'équipement et de fonctionnement atteignant 6000 milliards de dinars. Evoquant le contrôle des dépenses publiques, ce responsable du ministère des Finances a mis en garde contre «les surcoûts liés aux réévaluations». Ces dernières étant générées par la conjonction de deux facteurs: l'immaturation des études et la flambée des prix des matériaux. Abdelmalek Zoubeidi a rappelé que la mission du contrôle des dépenses publiques est dévolue aux contrôleurs financiers mais aussi à l'inspection générale des finances (IGF) qui assure des contrôles tant dans le secteur public que dans les entreprises privées qui bénéficient de subventions de l'Etat. «Le programme d'action de l'IGF est tracé chaque année par le ministère des Finances», a fait savoir M. Zoubeidi. |
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