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S'en est fini désormais avec l'espoir entretenu par certains importateurs
de sucre blanc de voir leurs marchandises importées dans le cadre du contingent
de cette année 2011 bénéficier du régime préférentiel des tarifs, tel que dicté
par les termes de l'accord signé à Valence en avril 2001 entre l'Algérie et
l'Union européenne.
Quelque 70.000 tonnes de sucre blanc importées dans ce cadre seraient actuellement bloquées au niveau des deux ports d'Oran et d'Alger. Le plus gros de cette quantité, soit 50.000 tonnes de sucre blanc se trouve actuellement au port d'Oran à bord de 7 navires ramenés par une société spécialisée dans l'importation et ayant sous sa coupe deux raffineries de sucre de Mostaganem et Khemis Miliana. Les autorités douanières ayant exprimé «un niet catégorique» à l'accès de la marchandise au marché algérien sans paiement des droits de douane. Un refus qui repose sur une mesure adoptée dernièrement par le gouvernement et dont l'entrée en vigueur est devenue effective depuis le 1er janvier en cours dictant le gel des préférences tarifaires pour un certain nombre de produits agricoles, dont le sucre. Les droits de douane sont ainsi rétablis, à la faveur de cette mesure gouvernementale, pour 36 produits provenant de l'Union européenne appartenant à la famille des produits agricoles bruts et des produits agricoles transformés. Le sucre, les vaches laitières, les génisses pleines, les différents types de poussins, les légumes, les fruits, la margarine, les fromages et autres, figurent dans la liste nominative des produits concernés par cette mesure. Selon des sources concordantes, cette décision de gel aurait fait au préalable l'objet d'une requête de la part des autorités algériennes auprès de la Commission européenne, formulée dans une correspondance adressée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le 24 novembre de l'année en cours dans laquelle il demande officiellement au partenaire européen la suppression des préférences tarifaires pour 36 produits importés de l'Union européenne. La requête algérienne ayant reçu l'approbation de la Commission européenne, les droits de douane ont ainsi été rétablis pour l'ensemble des quantités importées de produits concernés par la décision du gouvernement. Mais au moment où les autorités algériennes et européennes discutaient encore de ce «gel des préférences tarifaires», des opérateurs algériens avaient déjà passé leurs commandes et signé des contrats pour l'acquisition de sucre blanc auprès de leurs fournisseurs européens pour être au rendez-vous le 1er janvier pour le contingent des 150.000 tonnes de sucre accordé comme à chaque année depuis 2005 aux pays européens selon un régime préférentiel exempté des droits de douanes. La répartition de ce contingent entre les importateurs de ce produit alimentaire qui se fait selon le principe «Fifo», abréviation en anglais de la formule «First In, First Out» (Premier Arrivé, Premier Servi) explique cette «course effrénée» entre opérateurs algériens et leur nécessité d'entamer les formalités d'acquisition du sucre au moins deux à trois mois avant l'échéance du 1er janvier. Les opérateurs algériens dont les marchandises de sucre sont actuellement sous le coup des taxes douanières au niveau des ports d'Oran et d'Alger, estiment «n'avoir pas été officiellement informés à temps de cette décision de gel du régime préférentiel accordé depuis maintenant 5 années dans le cadre du contingent de sucre prévu pourtant par un accord ferme d'association Algérie-UE.» Les opérateurs engagés dans cette opération avec des sommes de plusieurs milliards pour l'acquisition de ce sucre du contingent estiment n'avoir actuellement aucune marge de manœuvre. D'un côté, il ne peuvent pas restituer le sucre à leurs fournisseurs, de l'autre ils sont contraints de payer des taxes de douane avec tout ce que cela peut induire comme surcoûts qui vont inévitablement être répercutés sur le prix aux consommateurs. Des prix qui connaissent déjà une flambée inédite avec un kilo de sucre cédé au consommateur à 120 et 130 dinars depuis le début de semaine en cours à Oran. Un constat amer de la réalité du marché du sucre en Algérie qui contraste avec les données statistiques officielles qui font état d'une production nationale qui vient de prendre le dessus avec ses 2 millions de tonnes produits sur les besoins de consommation estimés à seulement 1,1 million de tonnes par an. |
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