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Tout en reconnaissant que l'offre de la maison Renault et celle de
Volkswagen sont intéressantes, le ministre de l'Industrie et de la Promotion de
l'investissement et des PME, M. Mohamed Benmeradi a
affirmé hier, au forum d'El Moudjahid qu'«il est encore prématuré de parler de
concrétisation de projets automobiles, en Algérie».
Benmeradi a affirmé que le groupe Volkswagen insiste beaucoup pour investir en Algérie, précisant que la partie algérienne a eu des échanges intéressants avec le constructeur automobile allemand qui considère l'Algérie comme son pied d'appui pour investir le marché africain. Il a par ailleurs, déclaré que même le groupe Renault, dans la présentation nouvelle et récente du dossier relatif à la mise en place d'une usine en Algérie, a redéfini et redimensionné son projet. Selon le ministre, l'offre intéresse la partie algérienne puisque le constructeur Renault a revu à la hausse la production annuelle de voitures dans notre pays. «Renault veut construire 75.000 véhicules par an et de gammes différentes, allant jusqu'à 4 modèles», a précisé Benmeradi, ajoutant qu'il y a aussi la possibilité de permettre à l'Algérie d'avoir une part dans la commercialisation de ces produits. Aujourd'hui, indique encore le ministre, l'offre Renault est plus acceptable pour la partie algérienne et l'offre allemande est intéressante, elle aussi. «Les deux groupes à savoir les Français et les Allemands sont pressés pour concrétiser ces projets. Ils veulent aller vite mais nous, nous avons préféré temporiser pour mieux étudier les deux propositions et examiner tous les aspects», a déclaré Benmeradi, affirmant que «les négociations sont à un stade très avancé avec ces deux partenaires ». S'agissant de l'industrie de façon générale, Benmeradi a rappelé qu'un programme d'investissement public de l'ordre de 450 milliards de dinars a été retenu, pour la réhabilitation du secteur public, et certains projets ont démarré dans le cadre de partenariats. Il a également indiqué que des études sont en cours pour la création des groupes industriels par la restructuration de certaines sociétés de gestion des participations (SGP) dans différents secteurs. Le ministre cite les secteurs de l'électrotechnique, l'électrodomestique, les constructions métalliques, la transformation sidérurgique, la chimie, les produits sanitaires, les textiles et cuirs et le bois. Le programme de développement de ces groupes est estimé à 300 milliards de DA. Benmeradi précise que ces études seront présentées sous forme de projets au Conseil des participations de l'Etat, dans deux ou trois mois. L'Etat compte récupérer 9 à 10 millions d'hectares de foncier industriel détourné En ce qui concerne le problème récurent du foncier qui constitue toujours et encore une véritable entrave pour les investisseurs nationaux et étrangers, le ministre a estimé que l'Algérie n'a pas un déficit en matière de foncier industriel «mais notre pays fait face à un problème de gaspillage du foncier industriel». Et de souligner que «nous disposons de 12.000 ha pour 77 zones industrielles avec un taux de production très faible ». Le ministre a évoqué le modèle belge en précisant que son industrie occupe des surfaces beaucoup plus réduites que celle de notre pays, mais les Belges produisent beaucoup plus que nous. Il indique que 30 % du foncier industriel dans ces zones est inactif, des surfaces destinées à la production industrielle ont été détournées de leur vocation initiale, et sont utilisées comme des aires de stockage. Pour le ministre «il grand temps de mettre de l'ordre avec des mesures coercitives», précisant qu'un premier recensement a été déjà fait et ses résultats vont être remis au Conseil d'Etat. «On va récupérer 9 à 10 millions d'hectares pour les mettre à la disposition des investisseurs», a déclara Benmeradi qui affirme que pour le moment les autorités algériennes sont capables de répondre très rapidement à une demande de foncier pour des projets industriels. «Nous avons 700 à 800 ha à Bellara qui sont prêts à accueillir des investisseurs dans l'industrie, il y a également du foncier industriel à l'ouest du pays qui peut bien servir à des projets de même nature» a-t-il relevé. Pour ce qui est de la gestion des zones industrielles, le ministre avouera que la situation est préoccupante et qu'il s'agit vraiment d'une problématique à prendre en charge. Il a reconnu qu'il y a véritablement une gestion catastrophique des zones industrielles ajoutant que la gestion de ces espaces n'incombe pas seulement à l'Etat, les exploitants des zones industrielles doivent, eux aussi, contribuer à leur gestion. «L'Etat a déboursé 27 milliards de dinars pour la mise à niveau et la réhabilitation des zones industrielles, sans que les exploitants participent », dira le ministre, avant d'ajouter qu'à travers le monde, les exploitants des zones industrielles payent les frais d'entretien et de gestion des zones industrielles, autrement dit la gestion des zones industrielle est supportée en partie par les entreprises. Benmeradi a souligné avec regret, que l'Etat a déboursé une somme colossale pour la réhabilitation de la station d'épuration de Rouïba, mais aujourd'hui cette station est en panne, parce que les exploitants des zones industrielles qui ne payent pas les frais de gestion, n'ont même pas pris les précautions d'usage pour maintenir en état ladite station. Revenant sur le nouveau plan de mise à niveau des PME qui a bénéficié d'un montant de 380 milliards de dinars, le ministre dira que les bénéficiaires sont seulement les PME qui ont au moins 10 salariés. Pour Benmeradi, l'Algérie ne compte pas un nombre important de PME, 90 % d'entres elles sont des petites entreprises qui ont moins de cinq salariés. Il souligne qu'«on va se retrouver avec un nombre très réduit de PME qui vont bénéficier de mise à niveau et de l'accompagnement par l'Etat, car on va exclure ceux qui travaillent dans le commerce et la distribution» a-t-il précisé. |
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