Quatre mois après le coup d'envoi du premier championnat de football
professionnel en Algérie, les présidents de club lancent un appel de détresse.
Cette fois-ci, ils ont décidé de s'adresser au Premier ministre pour
mettre en application les dispositions prévues dans le cahier des charges
instaurant le professionnalisme. La sortie des présidents de club n'est pas
pour plaire au ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de piloter ce
projet décidé par le président de la République. Ces clubs ont chargé le
président de la FAF pour remettre leur lettre de doléances au Premier ministre
avant le 5 janvier. Or, il se trouve que des présidents de club n'ont pas
approuvé cette démarche, estimant que la lettre qui sera adressée au Premier
ministre met en avant le dialogue de sourds émaillant actuellement les
relations en dents de scie entre la FAF et le MJS. Ces mêmes présidents ainsi
que des responsables du ministère s'étonnent de la saisine du Premier ministre,
une semaine après la décision prise par les pouvoirs publics, consistant en la
création d'un Fonds de soutien public aux clubs professionnels de football. Ce
Fonds est créé au niveau du Trésor public. Au ministère, on précise que toutes
les dispositions ont été prises pour la réussite du projet du
professionnalisme. Du côté de la Place du 1er Mai, on a également émis des
réserves sur le bilan des clubs et sur ce qu'ils ont entrepris depuis quatre
mois. Ces derniers ne sont toujours pas structurés et se sont contentés de
créer des Sociétés sportives par actions fermées aux investisseurs,
commente-t-on. En effet, les mêmes dirigeants qui étaient dans les clubs
amateurs (CSA) continuent de gérer ces SSPA. Pis encore, à l'exception de l'USM
Alger et de la JSM Béjaïa, les autres clubs n'ont pas fait appel à des
compétences de l'extérieur, fait-on encore remarquer au MJS où on constate une
certaine opposition des actuels dirigeants de club à tout changement. Pour
preuve, les investisseurs qui avaient tenté d'acheter des actions dans les SSPA
ont été invités à apporter leurs contributions financières en leur qualité de
sponsors. Cela dénote la volonté des clubs de maintenir la situation
d'amateurisme dans laquelle ils baignent, commente-t-on encore au ministère. En
ce sens, les revendications des clubs demeurent d'ordre financier, à savoir
l'aide de l'Etat de 100 millions de dinars, les terrains d'assiette et
l'effacement des dettes, note-t-on au MJS. L'organisation au sein des clubs
demeure toujours amateur, affirme-t-on, citant l'exemple de l'absence de sites
web officiels des clubs car le professionnalisme c'est également la gestion
moderne avec l'introduction des nouvelles technologies de l'information et de
la communication. En somme, le passage au professionnalisme suppose un
changement radical avec des compétences devant insuffler une nouvelle mentalité
au sein des clubs algériens, ajoute-t-on.