Conscient des déficits en spécialistes que
connaissent certains services hospitaliers tel celui de la
gynécologie-obstétrique de l'établissement public hospitalier de Maghnia qui
couvre toute la région extrême Ouest (environ 300.000 âmes) et qui compte 2
gynécologues seulement, la direction de la santé et de la population a eu
recours à l'application de la décision ministérielle relative à la réquisition,
lors de cas d'urgence extrême, de spécialistes qui exercent en privé. C'est là
une décision qui a été bien saluée aussi bien par l'administration de
l'établissement locale que par celui de Tlemcen vers qui un nombre important de
malades, faute de spécialistes, sont évacués à partir de toutes les daïras de
la wilaya au point, selon des responsables de la direction de la santé, où le
service de la gynécologie-obstétrique atteint un taux d'occupation qui dépasse
les 150% ! Si les gynécologues locaux, dans leur majorité, semblent ne pas
trouver d'inconvénient à cela pour peu qu'une concertation avec
l'administration de la santé ait lieu pour une meilleure souplesse et une bonne
efficacité, une réticence somme toute préoccupante est néanmoins relevée chez
une minorité parmi les gynécologues qui exercent en privé. Le cas extrême est
cette autre gynécologue qui s'est carrément montrée hostile à cette décision et
refuse catégoriquement de s'y conformer et refuse par conséquent de venir
ponctuellement à l'aide aux cas compliqués parmi les malades. Celle-ci n'a mieux
trouvé pour se débiner à cette action d'entraide entre les services public et
privé, et pour signifier sa désapprobation, que de déclarer, par écrit, aussi
bien à la direction de l'EPH de Maghnia qu'à la DSP ; je cite: «Je suis
incompétente et je suis incapable de pratiquer une intervention chirurgicale».
Un comportement estimé par les collègues et l'administration de dégradant et
déshonorant pour la profession. «Il est inadmissible qu'un médecin qui est, en
sus, spécialiste, de déclarer officiellement qu'il est incompétent. Il est par
ailleurs intolérable qu'elle se dit incapable de pratiquer une intervention
chirurgicale alors qu'elle ne présente aucune tare qui justifie cela» dira un
responsable de la DSP avant de conclure «Nous laissons le soin à la direction
centrale, à laquelle nous transmettrons un rapport, de trancher dans son cas».
Malgré cette décision ministérielle, des cas urgents continuent d'être évacués
vers l'hôpital de Tlemcen faute de spécialistes. L'évacuation a été à
l'origine, dimanche, d'un drame qui a endeuillé la famille Nemiche. C'est une
femme qui, lors de son évacuation pour un accouchement vers Tlemcen, est morte
tragiquement dans un accident. Sa mère et son mari qui l'accompagnaient ont été
gravement blessés... une grogne, suite à cette singulière situation que ce
malheureux accident a accentué, est bien perceptible chez la population...