Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Soldes «prématurés» et bonnes affaires

par A. Mallem

Alors que les soldes d'hiver ne débutent qu'en janvier prochain, de nombreux magasins du centre-ville de Constantine, commencent déjà à les pratiquer et se trouvent, de ce fait assaillis par une clientèle, essentiellement féminine. Ainsi, après quelques jours de pluie et de froid, un soleil radieux réchauffait hier la «ville du rocher».

Ce dont a profité la gente féminine pour envahir les rues de la ville, et principalement le centre-ville et les places commerçantes. Nous avons parcouru hier, durant presque toute la matinée, les rues marchandes du centre-ville, surtout la rue Didouche Mourad, et il était difficile de se frayer un chemin, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur des magasins.

Le premier commerçant de lingerie féminine que nous avons interpellé nous répond : «moi, je pratique les soldes en permanence. Voyez mes prix, ils défient toute concurrence et le magasin ne désemplit pas de toute la journée ». Il affirme ne pas connaître d'invendus et tout ce qu'il propose sur les étals est écoulé à une vitesse grand V. Le second commerçant activant dans la même rue n'en dira pas plus. « Je pratique toujours un rabais atteignant parfois 30 % sur les mêmes articles que vous pouvez voir dans le magasin, juste à côté. Si l'on peut dire, chez moi le solde est permanent ! » lança-t-il avec ironie. Vérification faite, les affirmations de ce commerçant se sont avérées exactes puisqu'un article pris au hasard, est vendu 950 DA dans quelques magasins situés à quelques dizaines de mètres plus loin alors que chez lui il est « soldé » à 750 DA. De l'autre côté de la rue, le patron d'un magasin de sous vêtements féminins et de layettes pour bébés nous dira qu'effectivement, il pratique le solde chaque saison en conformité avec la réglementation, mais il ajouta que tous les articles d'importation qu'il vend sont écoulés dans les délais, de sorte qu'il ne reste rien à solder au moment où l'opération est lancée officiellement. «Mais on verra d'ici janvier s'il en reste», dit-il encore.

Interrogé sur les difficultés connues auparavant par les importateurs auprès des banques, à cause des dispositions arrêtées dans le cadre du Crédit documentaire, ce commerçant importateur a longuement hésité à se prononcer, avant de lâcher, presque à contrecœur, «les choses commencent à s'améliorer et on peut maintenant sortir la marchandise du port dans des délais raisonnables».

Interrogées à leur tour, des clientes rencontrées dans un magasin de la rue Didouche Mourad ont avoué pourtant qu'elles attendaient avec intérêt janvier prochain, sans pour autant renoncer à acheter, dès à présent ce dont elles ont besoin, dans ces magasins où les prix sont relativement abordables. Des mères de famille disent attendre également l'ouverture de l'opération «soldes d'hiver», surtout pour habiller leurs nombreux enfants.