C'est un véritable cri de détresse que lancent les familles d'enseignants
habitant les deux logements de fonction situés au sein de l'école primaire de
filles à Mers El-Kébir. Les occupants de ces habitations, sises au 1er étage de
ce vieil établissement scolaire construit en 1933, lesquelles sont dans un état
de péril avancé, sont à bout de patience. Pas plus tard que la semaine écoulée,
un énième effondrement partiel est survenu dans l'un de ces logements,
provoquant une peur panique dans tout le périmètre de la rue Hamou Boutlélis.
Une des filles de cette famille nombreuse, qui préparait le café dans un réduit
faisant office de cuisine, a échappé de justesse à l'irréparable. Par miracle,
elle était sortie de la cuisine juste quelques secondes avant l'écroulement du
faux plafond qui s'est détaché en une seule pièce et s'est fracassé violemment
sur le sol. A quelques minutes d'intervalle, d'autres parties du plafond, de la
dalle, de la cage d'escaliers et du mur ont commencé à s'effondrer en cascade.
Alertés, les pompiers de l'unité
de la Protection civile d'Aïn El-Turck se sont déplacés sur les lieux où ils
n'ont pu que constater les dégâts matériels, sous le regard angoissé et
tourmenté de la maisonnée. Déjà, pour accéder à ces logements situés au 1er, il
faut se livrer à un vrai exercice d'équilibriste ; les marches ne tiennent qu'à
un cheveu, pas de rampe sur laquelle on peut s'appuyer? «Nous avons saisi à
maintes reprises l'APC, en tant que propriétaire et gestionnaire du parc
immobilier du palier scolaire primaire, mais en vain. Il est vrai que l'APC a
sollicité les services du CTC pour diagnostiquer la structure de l'école, le
bloc logements compris, mais quand nous avons demandé une copie du rapport
d'expertise, ou à tout le moins le droit de regard sur ce document, une réponse
négative nous a été donnée par les responsables de l'APC, arguant du caractère
confidentiel de ce document administratif interne», explique le fils du défunt
enseignant, M. Refouni, bien connu dans le secteur de l'Education nationale
pour être l'un des doyens du corps d'enseignement, lui qui a commencé
l'exercice de cette profession en 1964. Trois ans après son décès, sa famille,
qui paye régulièrement le loyer de ce logement, se trouve dans une très
difficile situation en raison notamment de l'état de délabrement de ce logis.
Elle en appelle au wali mais également au directeur de l'Académie, « ne
serait-ce que par reconnaissance et gratitude envers un homme qui a donné tant
à cette noble profession ». Signe du délaissement de ce bien scolaire et
patrimonial, il n'existe même pas un panneau, la moindre petite enseigne ou
inscription qui signale qu'il s'agit d'une école.