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![]() ![]() ![]() ![]() Le gouvernement algérien est fortement critiqué pour ses mesures protectionnistes et sa tendance à aller à reculons vers l'économie de marché et l'intégration à l'économie mondiale. Dans un des câbles WikiLeaks ? dont le patron, Julian Assange, affirme n'avoir conclu aucun arrangement avec Israël, ce dont nous attendons la preuve en «câbles» -, l'ancien ambassadeur Robert Ford mettait en cause la propension de Bouteflika et de son équipe à ne concevoir l'économie qu'en termes de dépenses d'infrastructures. Pour le reste, note-t-il, ce n'est que bureaucratie et entraves aux investissements privés. L'ambassadeur américain, très logiquement acquis au credo du marché, soulignait que les gouvernants en Algérie n'ont pas fait de choix entre une intégration à l'économie mondiale et un retour au vieux contrat social des années 60-70. En soi, ces observations n'ont rien d'exceptionnel? Elles n'ont de valeur que parce que l'on ne prête qu'aux riches ! Elles installent l'Algérie dans un dilemme entre un étatisme bureaucratique inefficace et un ultralibéralisme auréolé d'une capacité magique à créer du développement. Ce n'est certes plus le cas depuis la crise financière qui a vu les banques «miraculeusement» sauvées par la prodigalité des Etats?, qui ont fini par adresser la facture aux citoyens sous forme de politiques de rigueur. Il y a sans le moindre doute du juste dans les critiques adressées au gouvernement. Mais cela ne justifie pas que l'on soit installé dans des faux dilemmes. La Chine est un gigantesque exemple où l'économie se conduit suivant une démarche stratégique et pragmatique qui, sans s'accrocher aux lubies bureaucratiques d'hier, ne cède pas aussi aux apôtres de la dérèglementation. On peut multiplier les exemples, asiatiques en général, où le rôle de l'Etat ne se résume pas à des injonctions et des interdits. Il faut néanmoins une vraie vision et, ce qui n'est pas rien, de la compétence. Les idéologies surannées ou censément «in» sont des prêts-à-penser qui peuvent être coûteux. Il est intéressant de constater que le constructeur Renault, après avoir râlé ? en silence, bien sûr ! ? contre la décision du gouvernement de supprimer le crédit automobile et de rétablir les taxes, peut, en appréciation de son propre intérêt, se mettre, sans difficulté aucune, sur l'optique du nationalisme économique. Face à un gouvernement qui a décidé ? bien que tardivement ! ? qu'il faut conditionner l'accès au marché algérien par des investissements productifs, Renault concède à l'idée de construire une usine en Algérie. Mais - quelle belle leçon pour nos ultralibéraux ! ? il veut que son investissement soit protégé contre les importations. L'exigence «anti-import» de Renault, que même le gouvernement semble trouver excessive, nous rappelle qu'en économie, l'appréciation de l'intérêt est primordiale, l'idéologie totalement secondaire. Renault sait parfaitement qu'à terme ? 2017 ou 2020 ?, le marché algérien sera totalement ouvert aux produits européens. Mais il veut profiter de ce sursis pour tirer le maximum du marché algérien et s'y installer. Qui peut le lui reprocher ? Il faut juste constater que beaucoup de privés algériens ne disaient pas autre chose quand ils exprimaient des réserves sur l'accord d'association avec l'UE? |
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