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Fêtes de fin d'année: Les Algériens préfèrent la Tunisie et le Maroc

par A. Mallem

Les vacances de fin d'année, qui coïncident avec celles scolaires, sont propices aux voyages, du moins pour ceux qui ont les moyens de le faire, pour aller sous d'autres cieux.

Les responsables de deux agences de voyages locales, interrogés sur la destination des Constantinois pendant ces vacances, répondent tout de suite en citant, dans l'ordre, la Tunisie, le Maroc, la Turquie et Dubai. «La destination Algérie est boudée par les vacanciers, expliquent nos interlocuteurs, car nos clients estiment que c'est trop cher».

En ce qui concerne les départs vers les pays voisins de l'Est et de l'Ouest, «cela démarre lentement cette saison et ce n'est pas encore le rush enregistré l'année passée», explique l'un des voyagistes. Toutefois, pense un gérant, M. Maamar, «cela va venir car nos compatriotes ont l'habitude de réagir toujours au dernier moment et en se présentant tous en même temps. Pour la Turquie et Dubai, les voyages sont organisés avec des groupes de 10 à 20 personnes ; mais pour les deux pays voisins du Maghreb, nous tablons sur une forte demande.

Ainsi, pour la destination Maroc, je vous signale tout de suite, dit-il, que nous sommes en train de refuser du monde car les vols quotidiens à partir d'Alger sont complets jusqu'au début du mois de janvier. En ce qui concerne la Tunisie et en deux jours seulement, mardi et mercredi derniers, nous avons enregistré plus d'une centaine de réservations aussi bien individuelles que familiales, et ce chiffre sera certainement multiplié au cours de cette semaine».

Pour les chiffres, notre interlocuteur déclare ne pas être en mesure de s'avancer «pour la bonne raison qu'il y a plusieurs agences nationales de voyages et les compagnies aériennes qui interviennent dans cette opération». Il explique néanmoins l'affluence vers ces deux pays «par le fait que nos voisins de l'Est et de l'Ouest, surtout les Tunisiens, jouent le jeu durant la saison creuse de l'hiver et offrent des prix abordables dans des hôtels en accordant des tarifs à la portée de toutes les bourses. «Les Tunisiens surtout lancent à cette occasion des campagnes de promotion avec des tarifs largement concurrentiels», ajoute-t-il, en indiquant «que les vacanciers se recensent parmi toutes les catégories sociales». Expliquant la désaffection des nationaux pour la destination Algérie, notamment le Sud en cette période hivernale, M. Maamar dira «que c'est essentiellement à cause des tarifs pratiqués par les hôtels. Les prix sont pratiquement les mêmes durant les deux périodes d'hiver et d'été, et que ce soit pour le Sud ou pour le littoral, alors que la qualité des prestations est souvent moindre que celle des hôtels tunisiens».

Il a donné l'exemple suivant pour illustrer ses propos : de Constantine à Tamanrasset en transitant par Alger, le seul billet d'avion revient à 28.000 dinars et une semaine dans cette ville de l'extrême sud du pays reviendrait au touriste algérien à 7 millions de centimes environ la semaine.

«Les candidats à ce voyage viennent se renseigner et quand ils voient le tarif, ils changent de destination car, faut-il le dire, pour seulement 21.000 dinars, l'Algérien peut se payer 6 jours et 6 nuits de vacances dans un hôtel de luxe en Tunisie.»

Mais pour autant, ces paramètres n'ont pas découragé le second voyagiste constantinois, M. Brahimi, qui veut se lancer dans le tourisme interne en lançant une campagne de promotion de la destination Algérie. «Ce n'est pas encore le grand rush, explique-t-il, mais nous avons quand même découvert qu'il y a une clientèle qui s'intéresse à la destination Algérie, vers les villes du Sud, Ghardaïa, Timimoun, Taghit et El-Oued. Le problème des tarifs existe, certes, par le fait que nos hôtels ne font pas la différence entre la haute et la basse saison. Néanmoins, il y a une certaine amélioration dans la qualité des prestations dans des hôtels de 3 et 4 étoiles. Notre agence adhère au plan qualité lancé par le ministère et nous avons commencé à préparer cette saison hivernale au cours du printemps dernier.

On peut dire que les choses commencent à bouger. Nous avons fait aujourd'hui une soixantaine de passagers ; et malgré ce résultat très modeste, nous pensons que nos arriverons à atteindrons nos objectifs de relance du tourisme interne. L'essentiel étant de commencer».