
C'est finalement, à la surprise générale, «Les Palmiers blessés», du
réalisateur Abdelatif Ben Ammar, qui a décroché l'Ahaggar d'Or. Ce film, d'une
production algéro-tunisienne, raconte l'histoire d'une jeune tunisienne, Chama,
qui cherche un travail. Elle fait la connaissance d'un écrivain qui lui propose
de dactylographier un manuscrit autobiographique qui relate notamment la
bataille de Bizerte, en 1961, qui oppose l'armée française à des milliers de
compatriotes tunisiens, portés volontaires. Elle plonge avec passion et
beaucoup d'émotion dans son travail, et cela d'autant plus que son propre père
a perdu la vie en cette période sanglante de la jeune Tunisie indépendante.
D'un autre côté, elle fait la connaissance d'une jeune Algérienne qui a trouvé
refuge en Tunisie, pour fuir la menace terroriste qui pesait, à cette époque,
sur l'Algérie.
La trame de l'histoire se déroule
au début des années quatre vingt-dix, tout juste après la première guerre du
Golfe et le commencement de la guerre civile algérienne. «Les Palmiers blessés»
ont donc été, si on peut dire, consolés par l'obtention du premier prix. Quant
au prix du meilleur scénario, il est allé au Marocain «Les Oubliés de
l'histoire», de Hassan Ben Jelloun. Pour le prix de la meilleure interprétation
féminine, on a eu droit à un prix collectif, primant toutes les comédiennes de
la comédie musicale algérienne «Es-saha». Idem pour le prix de l'interprétation
masculine où les acteurs de cette même comédie ont été primés. Le prix spécial
du jury, a été remis à l'Irakien Oday Rachid Othmane, pour «Qarantina». Quant
au prix du meilleur réalisateur, il a été décerné à Bahij Hojeij, pour son film
«Que vienne la pluie». Pour la section «courts-métrages», le prix de l'Ahaggar
d'Or a été décerné pour deux films. «Savon propre» du réalisateur tunisien
Malik Amara, et «Garagouz» du réalisateur algérien Abdennour Zahzah. Le prix du
scénario est revenu au Maroc, pour «Ame perdue» du réalisateur Jihane El Bahar;
le prix de l'interprétation a été attribué à la comédienne syrienne Taj Haïder,
pour son rôle dans «L'Inconnue»; un prix spécial a également été remis au
Tunisien Amine Chiboub, pour son film «L'Obsession» et enfin, le prix du jury
a, lui, été remis au court-métrage «Kandardji» du réalisateur saoudien Ahd
Kamel. Voilà ce qu'il a été de cette quatrième édition du FIFAO, dont tout le
monde s'accorde à dire qu'elle a su maintenir un suspense total, et d'avoir
proposé au public des films de qualité. Après le décernement des prix, Mme
Khalida Toumi a pris la parole pour annoncer la clôture du festival et donner
rendez-vous aux Oranais, le mois de juillet prochain, pour la tenue de la
cinquième édition du festival international du film arabe.