Le bacille de Koch continue de faire des victimes. Quelque 1.500 nouveaux
cas de tuberculose ont été enregistrés durant les neufs premiers mois de
l'année en cours à Oran. Durant la même période, quatre personnes atteintes de
tuberculose pulmonaire ont trouvé la mort. Liée à la pauvreté, la
sous-alimentation, l'exode rural, la déficience du système immunitaire et le
manque d'hygiène, la recrudescence de la tuberculose pulmonaire inquiète
toujours les services concernés. Selon des sources de la direction de la santé
et de la population de la wilaya d'Oran, sur les 1.491 nouveaux cas de
tuberculose recensés, 962 cas sont de type pulmonaire (la forme la plus grave et
qui peut être à l'origine du décès du malade) et 592 cas de tuberculose extra
pulmonaire. L'analyse de ces chiffres indique que malgré les différents
programmes de lutte contre la tuberculose pilotés par les services de santé et
contrairement aux autres régions du pays, la wilaya d'Oran enregistre une
augmentation dans le nombre de cas de la tuberculose pulmonaire (contagieuse),
ainsi que dans sa prévalence. En matière d'éradication de la tuberculose,
depuis la mise en œuvre du programme de prévention et de lutte contre cette
maladie en 1966, une période qui a connu une incidence de 150 cas pour 100.000
habitants, un chiffre qui a baissé pour atteindre, en 2007, 63 cas pour 100.000
habitants au niveau national. Néanmoins, la wilaya d'Oran reste à la traîne, du
fait que la moyenne observée est légèrement au-dessus avec 70 cas pour 100.000
personnes, une moyenne la plaçant au bas de l'échelle. Cette pathologie affecte
beaucoup plus les sujets de sexe masculin et la tranche d'âge la plus touchée
est celle des 25-34 ans. En guise d'analyse de ces chiffres, toutes les
spécialistes sont unanimes que les ruptures intempestives de médicaments sont à
l'origine des faibles résultats obtenus, ceci par rapport aux moyens matériels
et humains mobilisés à cet effet. Durant l'été dernier, les tuberculeux
résistants ont été confrontés à un problème de rupture de stock de médicaments.
Selon des sources hospitalières, la rupture du stock a touché un médicament
connu sous le nom RH, qui doit être fourni gratuitement aux malades. Une
situation qui aurait pu avoir des conséquences graves sur la santé des malades,
voire le décès. Fort heureusement, le problème a été réglé par les services de
santé. Le service de pneumo-phtisiologie du CHU d'Oran, qui couvre toute la
région Ouest du pays, prend en charge 150 cas de tuberculose à bacille
multi-résistant. Selon les spécialistes, «la tuberculose à bacille résistant
est l'œuvre de l'homme, elle reflète une défaillance quelque part dans la prise
en charge du malade. Un tuberculeux normal peut devenir tuberculeux résistant
si l'association des antibiotiques n'est pas prise en compte dans le
traitement, et si le traitement n'est pas pris convenablement, chose qui peut
entraîner le décès du patient. Ces tuberculeux résistants nécessitent un traitement
de troisième ligne qui dure 21 mois, coûteux (160.000 DA) et pas très efficace.
En 2009, quelque 1.950 cas de tuberculose (toutes formes confondues) ont été
déclarés à Oran, dont 1.247 cas de tuberculose pulmonaire. Au niveau de cette
wilaya, l'incidence de l'affection de cette maladie est estimée à 85 cas pour
100.000 habitants. Or, au niveau national, 21.732 cas de tuberculose ont été
déclarés dont 8.402 contagieux, soit une régression de la prévalence de 24,2
pour 100.000 habitants.