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«La criminalité a baissé de 9,7% en 2010 par rapport à 2009, année qui a
vu ce phénomène reculer de 5% par rapport à 2008», a déclaré, hier, Aziz
El-Afani, Directeur général de la Police judiciaire, qui était l'invité de la
chaîne
3 de la Radio nationale. Les statistiques avancées par le patron de la police judiciaire sont arrêtées à la fin novembre dernier. La DGSN a mis en œuvre un plan de prévention et de lutte contre la criminalité, en particulier en milieu urbain, a encore indiqué M. El-Afani. «Ce plan est axé sur le développement des capacités d'investigation à travers la formation spécialisée et l'acquisition de moyens d'investigation allant de pair avec les nouvelles dispositions du code de procédures pénales», a indiqué M. El-Afani. S'agissant de la formation spécialisée, l'invité de la radio évoque «la spécialisation des brigades en lien avec les différentes formes de criminalité, tels le crime économique, les atteintes aux biens et aux personnes, la délinquance juvénile et la protection de l'enfance, le narcotrafic et la cybercriminalité». Pour le patron de la police judiciaire, la criminalité ordinaire représente 97% du volume des activités de la police, alors que la criminalité organisée et le terrorisme ne dépassent pas les 2,4% des affaires traitées par la Sûreté nationale. Selon lui, 90 % des affaires liées aux atteintes aux personnes ont été résolues. La DGSN escompte faire aussi bien dans les affaires d'atteinte aux biens. La police nationale est-elle bien armée pour lutter contre le crime économique ? «Nos enquêteurs se sont spécialisés. Ils ont suivi des formations en Algérie et à l'étranger. Ces brigades ont été dotées de moyens d'investigation tels les outils d'identification, d'analyse et de recherche criminelle, des dispositifs de détection du faux, des moyens de gestion des scènes de crimes, mais aussi d'ordinateurs portables connectés à un fichier national permettant d'identifier les personnes et les véhicules recherchés», a répondu M. El-Afani. Interrogé sur les vols de véhicules, le directeur général de la Police judiciaire a fait état du démantèlement, cette semaine à Alger, de deux réseaux. Pas moins de 61 véhicules ont été récupérés et les présumés auteurs arrêtés et présentés au parquet. «Les véhicules les plus ciblés par les trafiquants sont les Hundai Accent, les Renault Kangoo, les Chevrolet et les Toyota Hilux. Les wilayas les plus touchées sont Alger, Oran, Annaba, Constantine et, à un degré moindre, Blida, Boumerdès et Béjaïa», souligne ce responsable de la Police judiciaire. Par ailleurs, M. El-Afani a confirmé que deux personnes soupçonnées de soutien au terrorisme ont été arrêtées à Alger. Une information judiciaire est ouverte. Interpellé sur le phénomène des enlèvements qui sont récurrents à Tizi Ouzou, M. El-Afani a affirmé qu'«hormis de rares cas avérés qui ont été résolus, le reste des affaires portent sur des fugues d'enfants ou des enlèvements avec des demandes de rançons, commis par des terroristes, qui ont été élucidés». «Dans cette wilaya, à trois reprises, la mobilisation de la population a participé à la libération des otages», a-t-il ajouté. «D'autres affaires, poursuit-il, sont en cours d'enquête». Dans le même sillage, le directeur de la Police judiciaire a révélé qu'«une bande de malfaiteurs encagoulés, ayant commis un certain nombre d'agressions et de vols de véhicules, a été signalée en zone rurale de Tizi Ouzou. L'enquête est en cours pour la neutraliser». L'invité de la radio a indiqué que «cette bande sévit en plein jour et utilise des armes blanches», mais écarte tout lien avec le terrorisme. Au chapitre du trafic de drogue, le directeur de la Police judiciaire a indiqué que la résine de cannabis est généralement introduite par des immigrants en provenance de la région du Sahel, mais elle provient également des frontières du Nord-Ouest, du Sud et du Sud-Ouest. « 2,315 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par la police en 2010, contre 5,300 tonnes en 2009. 4.176 et 6.395 personnes ont été présentées au parquet respectivement en 2010 et 2009», a révélé M. El-Afani. Cette baisse est imputable, selon lui, au déploiement des services de sécurité. Evoquant la lutte contre la corruption et le crime économique, l'hôte de la chaîne 3 a rappelé qu'en la matière, l'Algérie avait ratifié en 2004 la convention des Nations Unies, avant de promulguer une loi contenant 25 infractions. «En 2010, la DGSN a enregistré 212 affaires liées à cette loi, dite 01-06, dont 46 impliquant des agents publics nationaux et étrangers, contre 333 affaires en 2009, dont 62 affaires dans lesquelles sont mêlés des agents nationaux et étrangers», affirme le patron de la Police judiciaire. Interrogé sur le nombre d'affaires portant sur la corruption au sein même de la police, le responsable de la police judiciaire a révélé que «le nombre de ces cas ne dépasse pas 5 ou 6». «Toutes, dira-t-il, ont été traitées et présentées à la justice». Evoquant le trafic de la fausse monnaie, M. El-Afani a affirmé que «quatre réseaux ont été démantelés (deux à Mostaganem et deux autres à Annaba). Les faux billets proviennent de l'étranger, notamment d'Italie, de France et d'Espagne». Interrogé sur la mort d'un quadragénaire à l'intérieur d'un commissariat de police à Constantine, M. Afani a livré sa version des faits: «Jeudi 16 décembre, les usagers de la route ont signalé aux policiers la présence d'un groupe d'agresseurs qui se trouvait au niveau des Arcades romaines, non loin de la gare routière de Constantine. Une patrouille mobile s'est rendue sur les lieux et a interpellé une personne en état d'ébriété et ayant une attitude menaçante. L'homme a été conduit au siège de la sureté de wilaya pour les besoins de vérification d'usage. Malheureusement, l'homme, qui était censé être sous surveillance, a été découvert, plus tard, inerte avec un lacet noué au cou et rattaché à un tuyau de chauffage. Le parquet territorialement compétent a ouvert une information judiciaire. C'est tout ce que je peux dire pour le moment pour préserver le secret de l'information judiciaire». Tout en affirmant que «le directeur général de la sûreté s'est déplacé par la suite sur les lieux pour s'enquérir de la situation, M. Afani a qualifié les faits de «négligence grave». «Les auteurs de cette négligence vont payer», ajoute-t-il. «La DGSN, poursuit-il, dispose de locaux appropriés à la dignité humaine. La personne gardée à vue a droit à une consultation médicale et à une visite familiale. La police respecte les normes édictées par le code de procédures pénales. Le procureur est informé de toutes les mesures prises dans ce contexte. Il s'arroge le droit de visiter les locaux où se trouve la personne gardée à vue. Tous les dépassements sont sanctionnés». Enfin, répondant à une question sur la télésurveillance, M. Afani a estimé que ce moyen permet de renforcer la lutte contre la criminalité, et ce en coordination avec les autres services de sécurité». |
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