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Parmi les questions et interrogations exprimées par les
membres du Conseil de la nation au sujet de la déclaration de politique
générale du gouvernement, il y en a eu qui ont porté sur la politique de
développement des énergies renouvelables dans le pays.
Rappelons que cette question fait débat depuis que, lors de sa récente visite en Allemagne, le président Bouteflika a fait savoir que des négociations allaient s'engager avec ce pays sur le fameux et controversé projet «Desertec». Déclaration présidentielle qui a fait réagir le RCD en accusant Bouteflika, sinon de parti pris, du moins de précipitation aux conséquences pouvant se révéler préjudiciables aux intérêts nationaux de l'Algérie. Aussi, dans sa réponse aux sénateurs sur la problématique des énergies renouvelables, le Premier ministre en a profité pour répliquer implicitement à l'accusation du RCD en affirmant «qu'avant d'entrer en négociation avec les promoteurs de n'importe quel projet en la matière, Desertec ou autres, l'Algérie s'attellera à développer les énergies nouvelles et renouvelables selon sa conception, ses besoins et ses aspirations pour l'exportation». Et pour illustrer cette détermination de l'Algérie, il a annoncé qu'un programme de développement des énergies renouvelables a été présenté au gouvernement, qui l'examinera en Conseil des ministres au cours du 1er trimestre 2011, afin d'élaborer un plan national pour le développement de ces énergies. Plan, a-t-il fait savoir, pour la réalisation duquel des mesures de soutien financier public seront prises. Selon Ouyahia donc, l'Algérie ambitionne de s'engager dans le développement des énergies renouvelables en comptant d'abord et avant tout sur ses propres capacités, avant de se lier au partenariat étranger. Ce qui passe, par exemple, par la maîtrise en Algérie de la fabrication des équipements nécessaires au développement de ces énergies. Dans son discours-réponse aux sénateurs, Ouyahia n'a pas manqué de répliquer indirectement au réquisitoire prononcé par Mme Zohra Drif-Bitat contre le gouvernement qui l'a manifestement affecté, voire irrité. On a senti le Premier ministre en proie à ces sentiments au ton enflammé de ses réponses ayant trait aux problèmes sociétaux soulevés par la sénatrice. Sans récuser la justesse de la déclaration de Mme Zohra Drif concernant «la malvie à laquelle sont en proie les Algériens malgré les sommes colossales que réserve l'Etat au développement à tous les niveaux», malvie dont découle le phénomène humiliant pour l'Algérie de la «harga», Ouyahia a, comme il sait le faire, «noyé le poisson» en égrenant un bilan chiffré de ce que l'Etat a investi ou réalisé pour assurer le bien-être des Algériens et des jeunes en particulier. Si notre héroïne nationale a ému le Sénat par son intervention qui a sonné aux oreilles des sénateurs comme un constat d'échec pour l'Algérie indépendante, Ouyahia a dû lui provoquer des grincements dans l'auguste hémicycle par ses considérations sur les sujets évoqués par Zohra Drif. Non content de soutenir «mordicus» que l'exécutif et l'Etat font ce qu'il faut en faveur des citoyens, il s'est en plus ingénié à culpabiliser de la situation, dont Zohra Drif s'est montrée affectée, tout le monde, à savoir la société, les citoyens, les parents et les jeunes eux-mêmes, plus que l'Etat dont il a exalté sans retenue l'action au service du peuple et de la nation. Il n'aura pas finalement apporté de réponse à l'interrogation de Mme Zohra Drif-Bitat, qui a dit «ne pas comprendre pourquoi les chiffres indiquant la bonne santé du pays ne se répercutent pas positivement sur la situation des Algériens». Interrogation que tous les Algériens se posent en vain. |
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