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![]() ![]() ![]() Sawiris conteste la légalité du droit de préemption: Alger fera une offre pour le rachat de Djezzy avant juin 2011
par Salem Ferdi ![]() 3 milliards de dollars, c'est le maximum qu'offrirait l'Algérie pour le
rachat de Djezzy. Sawiris, lui, rue dans les brancards : il conteste la
légalité du droit de préemption invoqué par l'Algérie et annonce qu'il
n'accepterait pas d'offre inférieure à celle de MTN, soit 7,8 milliards de
dollars. L'arbitrage international est une option forte.
L'Algérie ferait une proposition sur le rachat d'Orascom Telecom Algérie (OTA ? Djezzy) à la mi-2011, selon une source algérienne du secteur des Telecom non identifiée, citée par l'agence Reuters. «Je pense que l'Algérie fera une offre à Djezzy vers la fin juin 2011». Une autre source non identifiée a également indiqué que l'Algérie devrait en avoir fini avec le dossier Djezzy à la fin du premier semestre 2011. Le journal Acharq-Al-Awassat cite de son côté des sources gouvernementales algériennes affirmant que l'offre que fera l'Algérie pour le rachat d'OTA-Djezzy ne devrait pas dépasser le plafond de 3 milliards de dollars avec un prix plancher de 2,5 milliards de dollars. Un prix qui reste très éloigné de l'estimation de Naguib Sawiris - reprise par le patron de VimpleCom - qui a parlé de 7,8 milliards, le prix que MTN aurait accepté de payer pour l'acquisition de la filiale algérienne du groupe égyptienne. Il faut mentionner que MTN, qui a renoncé à la transaction avec Orascom Telecom Holding, n'a jamais confirmé l'existence d'une telle offre. Le patron d'Orascom Telecom holding s'estime conforté sur son évaluation par la cession à Qtel au prix de 1,2 milliard de dollars des 50% qu'il détenait dans Tunisiana. Les autorités algériennes doivent commencer par trancher sur le cabinet ou banque d'affaires qui doit les accompagner dans le processus de rachat de Djezzy. Dix cabinets conseil et banques d'affaires ont répondu à l'appel d'offres lancé par le ministère des Finances algérien. Le gouvernement ne s'est pas encore prononcé sur ces soumissions, certains analystes ont estimé que les soumissionnaires n'étaient pas d'un grand gabarit et que l'appel d'offres pourrait être déclaré infructueux. D'autres soutiennent que l'évolution quasi inéluctable vers l'arbitrage, en raison de l'écart entre les estimations de la valeur de Djezzy, pourrait favoriser le choix d'un cabinet d'avocats au lieu d'une banque d'affaires. Des ennuis avec le norvégien Telenor Alors que les autorités algériennes se donnent le temps, le groupe de Naguib Sawiris est pressé. Il fait face à des échéances de remboursement d'une dette de 3 milliards de dollars entre 2010 et 2013 et souhaite une conclusion rapide, surtout si l'accord conclu avec l'opérateur russo-norvégien VimpleCom était remis en cause. Or, les nouvelles de ce côté ne sont pas rassurantes. Le norvégien Telenor (36% de parts dans VimpleCom) a indiqué mardi que l'offre de 6,6 milliards de dollars du russe Vimpelcom pour les actifs de téléphonie mobile de Weather Investments de Sawiris n'était «pas assez bonne». «Nous maintenons que ce n'est pas une opération assez bonne, ni financièrement ni stratégiquement», a déclaré à Reuters le porte-parole de Telenor, Dag Melgaard. Celui-ci a précisé que «nous n'avons rien enterré et sommes bien sûr disposés à étudier ce que l'organisation présentera». L'offre de Vimpelcom, sur laquelle un accord entre Weather et le groupe russe a été annoncé en octobre, porte sur le rachat de Wind, troisième opérateur mobile italien, et sur la prise d'une participation de 51% dans Orascom. Aux termes de cet accord, Telenor devait voir sa participation économique dans le nouveau groupe VimpelCom diluée à 31,7% contre 39,6%. Sawiris : pas moins de 7,8 milliards de dollars Naguib Sawiris a réagi sur la chaîne Al Arabiya en affirmant qu'il n'est pas question de changer le montant de la transaction. Sawiris a indiqué qu'il était en attente d'une nouvelle offre de VimpleCom pour terminer l'opération de fusion. «Nous n'avons pas de raison de ne pas aller dans l'avant dans la transaction. Dans le même temps, nous verrons l'offre qui sera faite dans quelques jours par VimpleCom et nous déciderons si on va conclure ou non car nous ne voulons pas qu'un des associés ne souhaite pas notre venue. Mais les conditions financières de la transaction ne changeront pas». Sur Djezzy, il a affirmé qu'il n'y aurait pas d'accord inférieur à celui conclu avec MTN et que l'Algérie a fait capoter, selon lui. Il a également contesté la légalité du droit de préemption invoqué par l'Algérie. «Nous avons accepté, contraints, de payer les taxes mais l'arbitraire dans l'imposition de taxes n'est pas acceptable. Nous avons plus d'une estimation (de la valeur de Djezzy ? ndlr) supérieures à celles évoquées sur la scène jusque-là. En cas d'arbitraire, nous n'aurons pas d'autre choix que de saisir l'arbitrage international». |
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