|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La conférence de presse organisée hier par les présidents des Fédérations
nationales des «taxieurs», des «auto-écoles» et des «transports de voyageurs et
de marchandises», sera «la dernière» avant un mouvement de grève national,
probablement en janvier, «si le ministère de tutelle continue d'ignorer» leurs
revendications, ont averti les responsables de ces syndicats professionnels.
Les présidents de ces Fédérations membres de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), respectivement MM. Hocine Ait Braham, Aoudia Ahmed Zinnedine, et Bouchrit Abdelkader, ont lancé leur «ultime cri d'alarme» pour réclamer une oreille attentive au sein du ministère des Transports et, précisément en la personne de M. Amar Tou, pour régler «les innombrables problèmes qui s'accumulent» pour les opérateurs de ces secteurs. Pourquoi une rencontre avec le ministre en personne, «parce que les précédentes réunions avec l'inspecteur général (IG) du département de M. Tou, n'ont pas abouti à du concret», expliquent les intervenants. Ils citent, à titre d'exemple, la dernière réunion avec l'IG au siège du ministère, qui s'est déroulée le 21 octobre 2010, au cours de laquelle des «promesses» leur ont été données pour régler leurs problèmes, accompagnées du refus du représentant de M. Tou, de leur délivrer un procès-verbal de réunion. Par ailleurs, les présidents des trois Fédérations affirment que les syndicats de ces secteurs sont complètement ignorés par la tutelle «qui prend des décisions» qui les concerne «sans jamais les consulter». «Des lois et des directives, que nous sommes censés appliquer, nous sont imposées, à l'encontre même de la réalité. Et avec cela, ils veulent que l'on joue le rôle des pompiers pour éviter des mouvements de grève des transporteurs», disent-ils. Les intervenants ont unanimement exprimé leur «rejet catégorique des cahiers de charges que prépare la tutelle, pour nous mettre devant le fait accompli». Les transporteurs et les auto-écoles suggèrent plutôt une «révision de la loi» régissant le secteur, ainsi que «la mise en place de plans de transports et de circulation» dans chaque wilaya, en particulier la capitale et les grandes villes du pays. Parmi les problèmes cités, certains persistent depuis plusieurs années. Pour les chauffeurs de taxis, le manque de licences et l'absence d'un plan de transport. «On ne peut interdire au taxieur de recourir au paiement à la course, avant d'établir un plan de transport qui délimite les frontières d'Alger. Si le taxieur refuse d'aller à Aïn Taya au compteur, c'est parce qu'il est obligé de revenir à vide, car il n'a pas le droit d'aller dans une station taxi de cette localité», explique M. Ait Braham. Pour le représentant des auto-écoles, les problèmes sont tout aussi nombreux. Les plus critiques concernent l'uniformisation de la législation relative aux examens du permis de conduire poids lourd, «où seule la wilaya d'Alger bénéficie d'une dérogation pour mener uniquement deux épreuves (code et circulation), alors que dans les 47 autres wilayas les trois épreuves sont obligatoires dont celle relative aux manœuvres», affirme M. Aoudia. Autre souci pour ce secteur, le manque flagrant d'examinateurs. «En avril 2008, il y avait, au niveau national, 4.700 auto-écoles et 380 examinateurs. En avril 2010, le nombre d'examinateurs a baissé alors que celui des auto-écoles a atteint les 6.200», explique-t-il, précisant dans certains cas, citant celui de Bouira, où «l'examinateur lui même ne sait pas conduire», dit-il encore. De son côté, le représentant des transporteurs de voyageurs et de marchandises, préconise le «gel de l'instruction relative à l'augmentation des lignes de transports» jusqu'à l'élaboration des plans de transport et de circulation. «On ne peut pas estimer les besoins de transport d'une ville ou d'une wilaya, sans avoir au préalable établi ces plans», dit-il. M. Bouchrit revendique aussi la révision des tarifs de transports «restés, depuis 1996, à 0,25 DA/Km, ce qui est largement dépassé», selon lui. Aussi, à travers cette conférence de presse, ces Fédérations des transporteurs et des auto-écoles veulent «attirer l'attention des plus hautes autorités» de l'Etat quant à l'urgence d'une prise en charge de leurs doléances. «S'ils veulent nous mener vers l'impasse, alors elle aura lieu, car nous ne pourrons plus calmer la grogne des transporteurs, sans que l'on puisse obtenir des garanties officielles d'êtres écoutés et de régler nos problèmes», concluent-ils. |
|