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Rendez-vous était pris avec la presse
algérienne pour la fin de l'année. C'est raté. Le ministre de l'Energie et des
Mines, Youcef Yousfi, ne présentera pas son «ambitieux» programme des énergies
renouvelables en 2010. Un glissement de plusieurs mois, à l'entendre, dimanche
dernier au sénat. Un mal pour un bien peut-être, car des mises à jour sont
encore possibles dans les arbitrages multiples à faire, dans le détail des
projets.
En marge de la présentation de la déclaration de politique générale du Premier ministre devant le Conseil de la Nation, ce dimanche, le ministre de l'Energie et des Mines a indiqué que le programme national des énergies renouvelables, à l'horizon 2025 selon toute vraisemblance, «sera prêt dans quelques mois». Il avait déclaré auparavant que ce programme serait présenté au gouvernement «avant la fin de l'année». Il n'a pas justifié le report de cette échéance. Une source auprès du ministère de l'Energie et des Mines approchée par Maghrebemergent.info a affirmé que le travail de la commission en charge de proposer le programme algérien du renouvelable «a bien avancé dans son travail. Son rapport sera bel et bien prêt à l'échelle du ministère de l'Energie avant la fin de l'année, comme annoncé. Après ce qui en adviendra dans l'agenda du gouvernement, sa publication et son adoption n'est pas de notre ressort». Le glissement sur l'agenda est bien là Ces précisions ont du mal à dissiper le sentiment qu'un glissement a eu lieu dans l'élaboration du programme algérien du renouvelable. En effet, le ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi annonçait le 20 octobre dernier qu'un programme national « vaste » et «ambitieux » en matière d'énergies renouvelables sera rendu public «dans les prochaines semaines» et «avant la fin de l'année». Il avait en même temps émis trois conditions à d'éventuels partenariats étrangers : le transfert de technologie, la production locale des équipements adéquats et la garantie d'un débouché pour le surplus de produit d'électricité. Le report de quelques mois de la publication de ce programme a surpris plusieurs observateurs. Rien ne filtre au sujet d'une éventuelle impréparation au niveau du département ministériel. On se souvient qu'après l'annonce de la prochaine publication de ce programme, les projets étrangers d'énergies renouvelables «Desertec», «Transgreen» et «Apollo» s'étaient invités, ou réinvités, sur la scène algérienne. Mieux, début décembre, le président Bouteflika en visite officielle en Allemagne donnait son onction politique au projet «Desertec», si cher au gouvernement d'Angela Merkel. Du coup, on cherche à savoir ce qui a été exactement conclu à ce sujet. En dehors de l'intérêt politique qu'il a publiquement exprimé pour «Desertec», le Chef de l'Etat a annoncé «la création de la commission mixte appelée à soutenir les efforts des opérateurs économiques des deux pays» et il a indiqué «qu'avec l'Allemagne nous envisageons une contribution dans la formation, le transfert de technologie ainsi qu'une contribution dans la construction d'une économie indépendante des hydrocarbures». D'après ces déclarations officielles transcrites par le journal El Moudjahid, concernant explicitement «Desertec», rien n'est clairement formalisé. De premiers arbitrages différés Dès lors, on peut comprendre que le ministre de l'Energie ne s'empresse pas d'abattre la carte du programme algérien du renouvelable qui requiert quelques premiers arbitrages stratégiques sur les sites d'implantation, la ventilation solaire-éolien et autres, et sans doute déjà sur quelques options technologiques dans le solaire thermique. «Il faut d'abord définir un programme national, ensuite, les partenaires, que ce soit «Desertec», ou d'autres organismes ou d'autres pays, sont les bienvenus», a affirmé dimanche Youcef Yousfi. L'intérêt pour «Desertec» a été perçu par des observateurs comme un rejet du projet «Transgreen» alors que le parti RCD de Said Sadi y a vu «un message politique en vue de s'inviter dans des oppositions franco-allemandes». Pour le moment, rien ne donne du poids à ces lectures. Du côté français, on s'emploie au rapprochement des vues entre Paris et Berlin en se basant sur la complémentarité des projets «Desertec» et «Transgreen». Les plus optimistes évoquent même l'hypothèse d'une fusion. Plus concrètement, «les industriels ?n'ont en fait pas encore évalué en détail la faisabilité des projets», révélait Le quotidien Le Monde, le premier novembre dernier en précisant que «Desertec» et «Transgreen» «veulent publier des plans d'investissement concrets d'ici 2012 ou 2013». Les partenaires potentiels transméditerranéens quasi naturels du Maghreb dans la transition énergétique hors carbone ne sont pas encore tout à fait prêts au sujet du détail de leur plan d'investissement. Cela relativise quelque peu les «retards» souvent reprochés à l'Algérie dans la déclinaison «par projets» de ses intentions dans les énergies renouvelables. La Tunisie et le Maroc ont publié en 2009 et en 2010 leurs objectifs dans le renouvelable et ont rendu publique la liste des projets qui porteront leurs plans respectifs dans le solaire et l'éolien. «Une fois qu'on aura notre programme?» La non publication en 2010, maintenant certaine, d'un programme algérien des énergies renouvelables, très attendu par la communauté des compagnies internationales des secteurs, mais aussi par les partenaires politiques européens de l'Algérie, devrait être l'occasion d'un temps de réflexion supplémentaire. Les mises à jour possibles sont nombreuses, en termes de filières vertes et de choix technologiques et de la répartition du mix renouvelable à définir. Le Japon, par exemple, prévoit de produire le silicium à partir du sable du désert, silicium nécessaire à la fabrication des panneaux photovoltaïques à travers le projet d'énergie solaire «Apollo» appelé aussi «Super Apollo» et «Sahara Solar Breeder». «Une fois qu'on aura notre programme national des énergies renouvelables, nous travaillerons avec nos partenaires, mais seulement avec ceux qui répondent à nos objectifs», a assuré dimanche le ministre Youcef Yousfi devant la presse. |
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