Sur les 300 tentes de nomades qui ont élu
domicile, depuis plus d'une décennie, non loin à quelques encablures du
chef-lieu de la daïra, seules une cinquantaine d'entre elles sont occupées par
des familles issues de la steppe ; pour le reste, il ne s'agit que de gros
maquignons qui ont décidé d'installer leurs «zribate» et se rapprocher ainsi du
grand et non moins important marché aux bestiaux de la ville. Pour le maire de
cette localité, il s'agit d'indus occupants qui se font passer pour des
déshérités et solliciter ainsi des logements sociaux. Un douar qui gangrène la
périphérie de la ville et qui ne cesse de prendre de l'ampleur et ceci en dépit
des mesures d'interdiction d'installation prises par la municipalité.
Seules quelques familles, ayant fui leurs
communes d'origine, à cause des précédentes sécheresses, (Kef Lahmar, Cheguiug
et Tismouline (daïra de Rogassa) et d' El Bioud (Naama), ont trouvé refuge aux
alentours immédiats du tissu urbain. Plus d'une vingtaine de ces familles ont
été recasées ces toutes dernières semaines, quant à ces puissants et riches,
maquignons indéboulonnables, solidement installés sur les lieux, avec leurs
milliers de béliers aux cornes fourchues, la commune peine à démanteler leurs
tentes et leurs centaines de citernes destinées exclusivement à l'abreuvement
de leur cheptel ovin. Le plan d'urbanisme de cette ville en pleine phase
d'extension demeure perpétuellement en butte à ce phénomène qui l'empêche
d'acquérir de nouveaux terrains pour la réalisation de logements sociaux.