Valoriser la qualité des ressources humaines est l'un des principaux
volets auxquels devra s'attaquer la nouvelle Administration locale sous la
direction du wali d'Oran, M. Abdelmalek Boudiaf, dans sa stratégie visant la
«réforme» du service public. C'est ce qu'a déclaré en substance, le directeur
de l'Administration et de la Réglementation générale (DRAG) de la wilaya, M.
Aït Ahcène Rabah, dans une récente conférence de presse dédiée au nouveau
système de délivrance du S 12 par les services de l'état civil. Interpellé sur
la question relative à la qualité des ressources humaines au niveau des
services de l'état civil d'Oran, le DRAG dira qu'il s'agit, en effet, d'une
question constituant l'un des trois volets prévus dans le cadre de la «réforme»
de tout le service public à Oran. «Après la numérisation du service de l'état
civil de la daïra d'Oran, on s'attaquera à ceux des autres daïras de la wilaya
qui seront, à leur tour, mis à niveau avant la fin du premier trimestre 2011,
pour nous consacrer, par la suite, à la question relative à la qualité de la
ressource humaine», a indiqué M. Aït Ahcène. «La prise en charge de ce dernier
volet devra reposer, entre autres, sur une démarche basée sur le recrutement
d'agents formés en limitant les formes d'emplois dits précaires tel que le
filet social», a-t-il expliqué. Tels sont donc, les principaux contours de la
nouvelle stratégie visant la valorisation des ressources humaines dans le
service de l'état civil, qui reste un des principaux composants du service
public. La «précarité» du statut d'un bon nombre d'agents de l'administration
communale, notamment dans le service de l'état civil est, pour beaucoup
d'observateurs, l'une des principales causes pouvant expliquer les défaillances
chroniques que l'on pourrait relever. La composante des ressources humaines
communales offre, en effet, à la fois une diversité et une disparité des
statuts, non sans conséquences sur le rendement des personnels, selon les mêmes
sources. On y trouve des agents communaux recrutés dans le cadre du filet
social touchant des salaires d'à peine 3.000 ou 4.000 dinars; des contractuels
qui perçoivent le SMIG depuis plusieurs années et qui n'ont aucun pouvoir
revendicatif en matière de droits sociaux (ni promotion, ni valorisation des
salaires), ou encore des agents recrutés dans le cadre du Dispositif d'aide à
l'Insertion professionnelle (DAIP) avec des contrats d'une année, le plus
souvent non renouvelés. Ces derniers seront remplacés par de nouvelles recrues
qu'il faudrait à nouveau former pour connaître, une année plus tard, le même
sort que leurs prédécesseurs. Des chiffres approximatifs émanant d'élus et de
cadres de l'administration communale illustrent, à bien des égards, cette
réalité de disparité des statuts de la main-d'œuvre communale et ses
conséquences néfastes sur la bonne gestion des affaires des citoyens. Sur un
effectif communal global estimé entre 8.500 et 9.000 travailleurs, seuls 40 % seraient
titulaires. Les 60 % restants sont majoritairement saisonniers (avec une part
de 40 %). Le reste, soit 20% des effectifs, activent à la commune grâce à
d'autres formes de recrutements (filet social, DAIP, etc.). Une situation qui
explique pour nos sources l'émergence d'autres phénomènes : surplus de
personnels dans certains services ou divisions au détriment d'autres, manque de
qualification criard pour certains agents, cumul de fonctions pour d'autres. En
plus, et c'est le plus grave, cette précarité des statuts qui reste
essentiellement liée à la question de la précarité des salaires, représente le
contexte idéal pour l'émergence de toutes les formes de pratiques illégales,
dont la plus connue reste, bien évidemment, la corruption. Régler cette question
de la précarité des statuts passe indéniablement par le règlement du problème
de l'adoption du plan de gestion de la commune, bloqué depuis 2003, pour des
raisons le plus souvent objectives par la Fonction publique. Même s'il offre un
certain équilibre au fonctionnement de la commune d'Oran, ce système de
compensation des effectifs représente une tare majeure qu'aucune réforme qui se
veut efficace, ne pourrait ignorer.