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Médéa: Quels remèdes pour la santé ?

par Rabah Benaouda

La prise en charge effective et efficace des citoyens malades doit constituer l'action prioritaire absolue des six établissements publics hospitaliers que compte notre wilaya. Une prise en charge dans tous les domaines: accueil, soins, propreté, équipements sanitaires récents?C'est de tous ces facteurs indispensables que dépend la réussite de la Réforme hospitalière, à travers une réelle humanisation des structures de santé». C'est là l'orientation, un véritable mot d'ordre en fait, donnée par le wali de Médéa, M. Brahim Merad, lors de l'étude et des débats qui ont été consacrés au secteur de la Santé, plus précisément au dossier de «la santé hospitalière», durant les travaux de la troisième session ordinaire de l'APW de Médéa, pour cette année 2010, qui s'est tenue, tout dernièrement. Un dossier qui a été présenté par le directeur de la Santé et de la Population (DSP) de la wilaya de Médéa, M. Salim Zegrar et qui aura eu le mérite d'aller au fond des choses, en faisant part des améliorations apportées et constatées sur le terrain mais également en citant les insuffisances multiples, et pour la plupart importantes, qui restent à combler. Un dossier de «la santé hospitalière» dont le rapport a été présenté, après étude et des sorties sur le terrain, par la commission qui, dans la lecture de son rapport, a fait état de nombreuses visites d'inspection au sein des six E.P.H en question, à savoir ceux de Aïn Boucif, Beni Slimane, Berraouaghia, Ksar El-Boukhari, Médéa et Tablat. Six E.P.H dont la capacité d'accueil totale, pour l'hospitalisation, est de 1.338 lits pour une population totale estimée à 832.763 habitants selon la DSP, soit un lit pour 622 habitants. La plus grande capacité d'accueil se trouvant être à l'EPH Mohamed Boudiaf de Médéa avec 490 lits, suivi de ceux de Ksar el Boukhari, Berrouaghia? alors que l'EPH de Tablat dispose de 60 lits seulement, soit la plus faible capacité d'accueil.

 Des visites d'inspection qui auront permis à cette commission d'évaluer la situation prévalant, aujourd-'hui, au sein de ces E.P.H et d'en relever les améliorations comme les insuffisances. Dans le domaine des améliorations, il est fait état de la propreté qui commence à être réelle et qui caractérise aujourd'hui ces E.P.H, le bon accueil qui est généralement réservé aux malades s'y rendant, le haut degré de conscience professionnelle dont font preuve les personnels médical et administratif, tous corps et grades confondus? Comme il y est fait état malheureusement d'insuffisances encore importantes, comme l'exiguïté de certains services et la disponibilité d'accueil qui est loin de répondre aux besoins des malades, la non séparation de la santé hospitalière et la santé de proximité (notamment à l'E.P.H de Ksar el Boukhari) comme le stipule le décret 147/07 du 19 mai 2007. Ou encore la vétusté du parc auto, les ambulances plus précisément, le manque de personnel médical spécialisé faute de disponibilité de logements de fonction bien que ce problème pourrait être, un tant soit peu, résolu par les 87 unités inscrites au profit du secteur de la Santé, dans la wilaya de Médéa, en 2009. A noter également le problème des incinérateurs hospitaliers qui sont dépassés techniquement de par leur vétusté et qui ne répondent pas aux normes de l'incinération des déchets hospitaliers et autres médicaments périmés. Un problème de mauvaise incinération qui indispose, non seulement les malades hospitalisés mais aussi les familles riveraines de ces E.P.H. Une situation qui prévaut au sein de ces six E.P.H et qui a amené la commission de l'APW de Médéa, chargée de «la Santé, la Population et la protection de l'enfance», à faire pas moins de ? 14 recommandations, liées à toutes ces insuffisances dont la plus importante est, sans conteste, celle relative «à la nécessité de mettre, dans les plus brefs délais, des logements de fonction à la disposition des médecins spécialistes, voire des médecins généralistes les plus expérimentés». A cela s'ajoutent d'autres recommandations comme «l'obligation pour les pharmacies, les laboratoires et autres médecins privés de signer des conventions avec les E.P.H pour l'incinération de leurs déchets»; «l'ouverture de nouveaux postes budgétaires par le ministère de tutelle, afin de résorber l'insuffisance constatée dans le corps médical et paramédical» «le renouvellement des équipements sanitaires et notamment les appareils d'hémodialyse dont la première date de leur utilisation remonte à? 1999, sachant que l'utilisation d'un de ces appareils, ne saurait dépasser les 20.000 heures, un nombre d'heures aujourd'hui largement dépassé. Et cette commission d'appeler, pour conclure sur ce dossier de la santé hospitalière, à «des journées, voire des campagnes soutenues d'informations et de sensibilisation sur certaines maladies chroniques comme le diabète, l'insuffisance rénale et l'hypertension qui prennent, aujourd'hui, de plus en plus d'ampleur».