Là où certains se sont cassé le nez,
d'autres ont réussi en s'adonnant corps et âme surtout lorsqu'il s'agit d'une
activité qui nécessite un savoir-faire transmis par les adultes ou bien acquis
après un long passage dans une école de formation spécialisée. Ceci vaut aussi
bien pour l'agriculture que pour les autres métiers. Dans la région
d'El-Bayadh, l'agriculture est encore dans sa phase embryonnaire, surtout
lorsqu'il s'agit de culture de produits de large consommation comme la pomme de
terre par exemple. Les petits fellahs n'ont pas encore maîtrisé les techniques
les plus basiques de semis ou de production de ce tubercule, plus
particulièrement dans les Hauts Plateaux, réputés pour l'aridité de leur terres
et la rigueur des longues gelées nocturnes mais cela ne veut pas dire pour
autant que les expériences précédentes entamées dans ce créneau ont été
infructueuses.
Dans la commune de Tismouline (Daïra de Bouktoub), la production
de la pomme de terre d'arrière-saison a dépassé les espérances grâce au
concours et au renfort de maraîchers aux bras vigoureux, venus du Nord du pays,
animés seulement d'une volonté à toute épreuve, et la palme d'or revient cette
année à la SOFRAPRO, une entreprise publique qui s'est lancée dans la
production de la pomme de terre d'arrière-saison, en exploitant plus de 6.000
hectares de terres arables dans la commune de Brézina, avec au bout du compte
une production de plus de 25 quintaux à l'hectare. Une pomme de terre bio,
«d'excellente qualité» qui inonde déjà le marché local, qui est cédée à des
prix très compétitifs. Pourtant, d'autres îlots de terres vierges et fertiles
sont délibérément laissés en jachère à Timendert (Commune de Sidi Amar), et
seule la riche plaine d'Oued Fallit (Commune de Kreider) tient pour l'heure le
haut du pavé avec une production de 12.000 quintaux de pomme de terre en cette
fin de saison. Remettre sur rail la relance des activités maraîchères, autres
que celles de l'oignon, avec 18.000 Quintaux / saison et de la citrouille
16.000 quintaux/an, qui font la réputation de cette wilaya, équivaut à accorder
aux petits fellahs un support technique et des moyens matériels de semis et de
cueillette adéquats, tout en misant davantage sur la formation et l'encadrement
des futurs fellahs.