L'accès à la
transplantation rénale est hors de portée pour 80% des patients souffrant d'une
insuffisance rénale chronique terminale, a déclaré hier le professeur Tahar
Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et
transplantation (SANDT).
«L'accès à une
transplantation rénale pour les patients souffrant de l'insuffisance rénale
chronique terminale demeure limité car il existe 80% des patients souffrant de
ce mal qui attendent toujours des donneurs», a-t-il précisé en marge de la
tenue du 18e congrès national de néphrologie. Il existe entre 3.500 à 4.000
nouveaux patients qui atteignent chaque année le stade de l'insuffisance rénale
chronique terminale. Le spécialiste a prôné la relance du programme national de
prévention et de traitement de l'insuffisance rénale chronique afin de réduire
l'incidence de cette maladie. Sur sa lancée, il a révélé que 100 opérations de
greffe rénale sont réalisées annuellement dans le pays, alors que les besoins
minimums sont de l'ordre de 500 greffes par an. Depuis 1986, date du début des
greffes en Algérie, 700 greffes rénales ont été effectuées à des insuffisants
rénaux chroniques, dont seules 8 à partir de donneurs cadavériques. Selon le
président de la SANDT «près de 3 millions d'Algériens sont atteints
d'insuffisance rénale chronique» et «50 % d'entre eux ignorent qu'ils sont
atteints de ce mal car ils n'ont pas fait de bilan de leur santé». Concernant
les malades «traités» atteints d'insuffisance rénale chronique terminale qui nécessitent
une hémodialyse ou une dialyse péritonéale, il a avancé le chiffre de 13.500
malades qui sont soignés dans les 265 centres d'hémodialyse répartis sur tout
le territoire national. Il a plaidé pour le rapprochement des centres
d'hémodialyse des citoyens en créant des «petits centres» comportant 4 à 5
appareils. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme
hospitalière, Djamal Ould Abbas, a annoncé, de son côté, que le premier centre
pour insuffisants rénaux en Algérie et en Afrique du CHU Frantz Fanon (Blida)
sera opérationnel à partir du premier semestre 2011. Il a estimé que ce futur
centre sera une «référence» au plan continental. Le centre, qui va coûter trois
milliards de DA, sera doté d'équipements de pointe. Il aura une capacité de 240
lits. La mission de ce centre englobe également les greffes de reins dans une
première étape. Le centre disposera d'une grande salle de conférences de 330
places «permettant aux étudiants de contribuer à travers la recherche à la
promotion du secteur de la santé». Le ministre a également révélé un projet
pour la création d'une agence nationale de greffe d'organes aux fins de veiller
sur la «transparence» dans les opérations. Une campagne de sensibilisation sur
les dons d'organes sera organisée par le ministère de tutelle. Le même
responsable a, par ailleurs, annoncé l'acquisition prochaine de 500 nouveaux
appareils d'hémodialyse au profit des insuffisants rénaux. La décision
d'acquérir ces appareils a été prise à l'issue d'une vaste enquête établie par
le ministère au niveau des centres publics spécialisés en hémodialyse et qui a
mis à jour la vétusté des appareils notamment dans les régions des hauts
plateaux et du Sud. Le ministre a également rappelé le programme de prise en
charge des enfants insuffisants rénaux précisant que le dossier relatif à la
greffe de rein était actuellement en cours d'examen au niveau du gouvernement.