Depuis son ouverture, mercredi dernier, sous le toit du Palais des
expositions, le salon de l'automobile version 2010 ne cesse de connaître une
affluence d'un public, majoritairement masculin, venu en nombre admirer les
grosses berlines et découvrir les nouveautés mises sur le marché algérien.
« Autowest 2010», devenu un classique des rencontres économiques,
enregistre la participation d'une quarantaine de marques de voitures avec la
présentation de 20 nouveaux modèles. Cette gamme de quatre roues, allant de
l'utilitaire à l'industriel en passant par les transports publics, est, comme
chaque année, frappée du sceau des remises qu'on annonce exceptionnelles pour
certains voituriers. De 4 à 40 millions de centimes, ou encore l'année gratuite
sur l'assurance auto et un crédit fournisseur sans intérêts conditionné par un
apport personnel de 50%, la tentation est grande mais les prix affichés à la
vente découragent plus d'un. Des visiteurs qui s'agglutinent autour des
classiques français, Renault, Peugeot, Citroën pour admirer des carrosseries
métallisées, mais, là aussi, les tarifs ne sont pas à la portée de tout le
monde. Pour d'autres, les potentiels acheteurs, c'est un tour de prospection
qui s'impose pour arrêter définitivement son choix même si la voiture à acheter
est ciblée depuis longtemps. «Je sais ce que je vais prendre mais par acquis de
conscience et pour ne pas perdre une occasion qui pourrait se présenter en
cours de route, je fais le tour du salon depuis plus de trois-quarts d'heure»,
confessera Samir, 41 ans, salarié dans une entreprise privée. «Les prix sont
chauds mais j'ai hérité, c'est pour cela que je peux me permettre cette folie»,
ajoutera-t-il. Pour beaucoup, le salon est une occasion de grignoter quelques
millions sur la somme finale et ils sont nombreux à attendre cette date pour
acquérir un véhicule neuf. «J'ai un ami qui a acheté un 4 x 4 lors du dernier
salon avec près de 10 millions de remise et quelques options en plus comme les
jantes en alliage ou le régulateur de vitesse», dira Salim, à la recherche
d'une voiture «dans les 85-90 millions de centimes». Au stand de Mercedes, les
visiteurs sont comme de petits garçons béats d'admiration devant la technologie
et le savoir-faire allemand, et rares sont ceux qui «osent» demander le prix de
ces berlines de luxe. «Ces voitures ont leurs propres clients», affirmera
Mourad, un courtier, fan des allemandes, et venu à la pêche aux prix. Il
expliquera que ce genre de «foire» reste une opportunité pour les clients
soucieux de faire des économies mais également un baromètre fiable par rapport
au marché de l'occasion qui fleurit à l'ombre des nouvelles dispositions prises
par la toute dernière version de la loi de finances. «Les voitures neuves sitôt
sorties de chez les concessionnaires perdent de la valeur mais restent
néanmoins hors de portée de beaucoup de gens qui se rabattent sur ?l'occase',
d'où une flambée de prix pour cet argus», expliquera-t-il. Pour le créneau des
4 x 4, le constat est plus édifiant puisque les tout-terrain perdent énormément
de leur valeur une fois mis sur le marché. Mais aussi paradoxal que cela puisse
paraître, l'annulation du crédit automobile n'aura pas eu raison du marché de
la voiture mais c'est la disponibilité physique des véhicules au niveau des
concessionnaires qui serait la cause réelle de ce léger retrait dans les
statistiques des importations, comme le soulignera Abdelkader Rezzoug, le
directeur général de la Société maghrébine des expositions internationales,
organisatrice de «Autowest 2010». «Ce sont vraiment les gens de condition
moyenne, célibataires ou responsables d'une famille, vivant avec un salaire,
qui sont les plus pénalisés par l'annulation du crédit automobile mais ceux qui
pouvaient se permettre ce crédit sont capables d'acheter une voiture neuve au
comptant», dira-t-il encore en prenant à témoin le taux des acquisitions
enregistré au cours des différentes éditions du salon de l'automobile et le
nombre impressionnant des visiteurs.