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El Bayadh : Une richesse inexploitée

par Hadj Mostefaoui

Par le passé, de nombreux spécialistes se sont penchés sur les moyens et les mécanismes à mettre en place pour sortir de l'ornière le secteur de l'industrie de transformation des peaux et cuirs, mais en vain. Les opérateurs et investisseurs potentiels, susceptibles de mettre sur rail une activité très juteuse n'ont point donné signe de vie et la production des peaux et cuirs reste indéniablement destinée à quelques rares unités implantées dans le nord du pays, alors que la wilaya productrice, à l'instar de ces voisines des Hauts Plateaux, laisse filer entre ses doigts une richesse incontestable. On estime à plusieurs centaines de milliers de peaux d'ovins, de caprins de bovins et de camelins qui sont exportées hebdomadairement en dehors de cette région qui détient à elle seule plus de 1.700.000 têtes d'ovins. Cependant tout n'est pas perdu puisqu'un complexe industriel d'abattage, l'unique en son genre dans tout l'ouest du pays est retenu dans le chef-lieu de la daira de Bouktoub, grand carrefour, d'échanges ruraux. Selon M. Abdelkader Djebli, maire de cette localité, il faut rattraper le temps perdu en optant pour une industrie de transformation de base, susceptible de mettre sur rail tout un ensemble de projets liés au traitement de la laine, et des peaux et pourquoi pas, selon notre interlocuteur, des unités de conditionnement ou de tissage de la laine de mouton et plus particulièrement celle de chameau «oubar», très convoitée pour ces non moins célèbres burnous qui s'arrachent à prix d'or sur toutes les places du marché algérien. Une occasion pour préserver l'artisanat d'art et la main-d'œuvre locale qui vieillit ou a tendance à disparaître. Une idée généreuse pour peu que l'on s'y attarde et faire fructifier tout ce qui peut l'être, afin de combler un vide économique préjudiciable à la population locale. Il faudrait également penser à créer, à Bouktoub notamment, un centre d'apprentissage du tannage des peaux ainsi qu'un autre, chargé de la promotion du tissage de la laine, du moment que la matière première est diversifiée et existe abondamment.