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Un pic de brucellose: humaine à Oran

par J. Boukraâ

La brucellose humaine, bien que devenue plus rare en Algérie depuis la mise en place de mesures préventives et de programmes de lutte et de dépistage des maladies du cheptel, a fait surface cette année dans plusieurs régions du pays.

A Oran, pas moins de 35 cas de brucellose ont été détectés chez l'homme cette année. Selon le service de la prévention de la Direction de la santé de la wilaya d'Oran, cette année, la maladie a connu un pic. « Cette année, le nombre de cas de brucellose a triplé par rapport aux années précédentes. Une situation due notamment à la consommation de lait de vache cru et non pasteurisé », ajoute la même source. Le plus grand nombre de cas a été déclaré au niveau de la commune de Boutlélis. Au niveau de cette localité, 17 cas ont été enregistrés. Des familles ont été touchées dans leur totalité par la brucellose.

 La brucellose est une anthropozoonose (maladie transmise par les animaux) due à des coccobacilles (bactéries) du genre Brucella et reste une maladie pouvant entraîner des complications graves si un traitement n'est pas rapidement mis en place, comme de la fièvre, des vomissements, de la diarrhée, une insuffisance rénale potentiellement mortelle. Comme pour toute maladie infectieuse, la prévention, surveillance et éradication de la maladie chez le bétail reste le meilleur moyen de lutte. 23 vaches atteintes de brucellose ont été dépistées par les services de l'inspection vétérinaire relevant de la direction des services agricoles de la wilaya d'Oran. Ces bêtes ont été abattues. Selon les spécialistes, la contamination directe représente 75% des cas. Elle peut s'effectuer par voie cutanée ou muqueuse (favorisée par des blessures ou des excoriations) lors de contacts avec des animaux malades, des carcasses, ou par contact accidentel avec des prélèvements dans un laboratoire. Elle peut aussi s'effectuer par ingestion de produits laitiers non pasteurisés ou de viande insuffisamment cuite. La contamination indirecte (25% des cas) est réalisée par l'ingestion de crudités souillées par du fumier, par des mains sales, par de la poussière de litière, dans une étable vide. En effet, le lait non pasteurisé a depuis toujours été associé à de nombreuses maladies graves, voire mortelles. Malgré que la réglementation exige que le lait vendu soit pasteurisé, les magasins qui proposent du lait cru sont nombreux, encouragés par les éleveurs qui, au lieu de remettre leur production aux unités de transformation, proposent le lait directement aux vendeurs. Sur les 650 éleveurs recensés par la Direction des services agricoles, seulement 170 vendent leur production de lait aux unités de transformation. Ainsi et sur une production annuelle de lait estimée à quelque 20 millions de litres, seulement 40 % sont destinés à la transformation.