Depuis son retour parmi l'élite, le Mouloudia de Saïda évolue sans
complexe et entend bien, à l'orée de l'ère du professionnalisme, marquer sa
présence et redorer son blason. Les supporters de ce club, fierté de toute une
ville, attendent beaucoup, en tous cas, de leur équipe, même s'ils savent que
cette dernière est en proie à une crise financière sans précédent. En effet, le
manque de moyens financiers pour faire face aux dures exigences du
professionnalisme commence à inquiéter le président du club Hadj Khaldi. «Ce
qui m'inquiète le plus c'est la situation financière de l'équipe», a-t-il
affirmé. Soucieux des conséquences que peut engendrer cette situation, le
premier responsable du MCS effectue une véritable course contre la montre pour
dénicher des sponsors afin de dénouer la crise financière qui risque de se
répercuter sur le rendement de l'équipe.
A présent, le Mouloudia ne vit que par des promesses en attendant du
concret. Découragé par cette situation, le président du MCS ne sait plus à quel
saint se vouer. «Si la situation n'évolue pas, je serai dans l'obligation de me
retirer des affaires du club au mercato. Ce n'est pas une menace, loin de là,
mais c'est parce que je suis conscient de la difficulté de la tâche et je ne
suis pas là pour mentir aux gens. Sincèrement à moi seul, je ne peux subvenir
aux grands besoins de l'équipe. Dieu merci, tous les joueurs ont perçu leur
première tranche de la prime de signature ainsi que les primes de matches. Cela
fait deux ans que je lutte, c'est vraiment trop. Je ne suis pas en mesure de
supporter seul une telle responsabilité», soulignera Hadj Khaldi. A cet effet,
on vient d'apprendre que les dépenses du club s'élèvent jusqu'à l'heure
actuelle à sept milliards de centimes, alors que l'apport des actionnaires se
chiffre à 720 millions de centimes. En dépit de tous les problèmes, joueurs et
dirigeants sont déterminés à faire un bon parcours dans ce championnat
professionnel, premier du genre dans l'histoire du football national. Pour le
challenge sportif, le Mouloudia de Saïda a prouvé qu'il a des arguments à faire
valoir et tenir la dragée haute aux grosses cylindrées de l'élite comme en
témoigne la victoire acquise face à la JSK qui n'est plus à présenter. Même si
le coach Rouabah se dit optimiste, vu la marge de progression affichée par son
équipe, il n'en demeure pas moins qu'une prise de conscience est plus que
nécessaire et les responsables concernés sont appelés à trouver les solutions
qui s'imposent pour éviter l'implosion qui se profile à l'horizon. Aussi, il
est plus sage de mettre tous les clubs de la Ligue 1 sur le même pied
d'égalité, car c'est frustrant, illogique, à notre avis, de voir certains
équipes bénéficier de subventions conséquentes, alors que d'autres sont au bord
de l'asphyxie.