L'Algérie reste l'un des grands alliés des Etats-Unis dans la lutte
contre les réseaux terroristes au Sahel. C'est du moins ce que laisse entendre
une note de l'ambassadeur US à Alger, reprise dans le cas de l'Algérie dans le
cadre des révélations de documents diplomatiques américains par le site
Wikileaks. Mieux, pour les Etats-Unis, l'Algérie est devenue ces dernières
années le partenaire numéro 1 dans la lutte antiterroriste au Sahel contre Al
Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). ?'Aucun pays n'est plus important que
l'Algérie dans la lutte contre Al Qaïda au Sahel et au Maghreb», affirme
l'ambassadeur américain à Alger David Pearce dans une note du 6 janvier 2010.
Cette note a été envoyée à Washington quelque temps après l'inscription de
l'Algérie sur une liste des pays à risque par l'Administration américaine pour
la sécurité dans les transports. On se rappelle qu'à l'époque, l'Algérie avait
dénoncé ce ?'deux poids, deux mesures» dans la politique de l'administration
Obama en matière de lutte contre le terrorisme. Le ministre des Affaires
étrangères Mourad Medelci, ayant même rencontré son homologue américaine
Hillary Clinton à laquelle il avait officiellement souligné les réserves de
l'Algérie sur cette mesure, par la suite ?'adoucie». Dans les notes
?'diplomatiques» reprises par Wikileaks, il est également relevé que ?'Les
diplomates américains saluent l'intensité grandissante de la coopération politique,
sécuritaire et économique avec l'Algérie». Pour autant, ?'ils se disent
frustrés de la réticence des autorités algériennes pour partager leurs
renseignements sur les groupes terroristes qui activent dans le pays». Et, ils
reprochent ?'surtout aux forces de sécurité (algériennes) de ne pas avoir
transmis les informations qui auraient pu éviter les attentats de décembre 2007
contre les Nations unies à Alger». Par ailleurs, Wikileaks révèle que ?'la
coopération dans le domaine du renseignement (entre Alger et Washington) se
fait aussi par l'intermédiaire d'une cellule active de la CIA de surveillance
aérienne des groupes terroristes armés sur le territoire algérien via
l'Africom».
Or, la présence d'une antenne de
la CIA en Algérie est restée secrète jusqu'en 2009, après l'affaire Warren, le
chef d'antenne de la CIA à Alger, qui avait violé deux algériennes après les
avoir droguées. Les notes ?'diplomatiques» de Wikileaks révèlent également que
la coopération entre Alger et Washington reste solide, notamment dans le
domaine des hydrocarbures. Les révélations de Wikileaks sur la coopération
entre les services de renseignements américains et les services de sécurité
algériens en matière de lutte contre les réseaux terroristes d'Al Qaïda au
Sahel ne sont pas pour autant, tellement surprenants. Ce qui l'est, par contre,
c'est cette cellule de la CIA, apparemment installée en Algérie, et faisant
partie du commandement de l'Africom, pour le moment basé en Allemagne, et qui
surveille les mouvements des groupes d'Aqmi au Sahel par voie aérienne. Ce qui
est sûr, en tout cas, c'est que les services de renseignements américains
balaient avec leurs satellites espions, autant la région du Maghreb que tout le
Sahel. C'est, en fait, l'une des grandes raisons qui avaient poussé le
commandement de l'Africom à vouloir s'implanter dans le sud algérien ou
marocain, sans résultat. Même si les Marocains ont déjà offert une base arrière
pour l'armée US près de Tan-Tan, au Sahara Occidental occupé.