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Des promessespour le 7ème art

par A. Mallem

L'émission hebdomadaire de la radio régionale, axée, hier, sur l'éclipse totale du 7ème art de la ville des ponts à cause de la fermeture, depuis maintenant des décennies, des 8 salles de cinéma de la ville, a fait réagir le directeur de la culture.

Selon lui, on croirait que les 8 salles de cinéma de Constantine, fermées depuis des décennies, vont ouvrir leurs portes dès le lendemain même et avec, au programme, de beaux films comme jadis, au bon vieux temps. « Ce n'est que des paroles en l'air ! », dira un auditeur qui a presque juré que d'ici une autre décennie on parlera encore de ce problème.

Pourtant, M. Foughali s'est montré catégorique pour dire que sa tutelle vient de mener un « combat titanesque » au parlement pour faire passer, la semaine dernière, une nouvelle loi portant prise en charge et gestion des salles de cinéma par son secteur. Le directeur de la culture répondra à l'auditeur en lui conseillant d'éviter de prononcer des jugements prématurés «car, avance-t-il, je suis en mesure d'annoncer aux citoyens que ces salles vont rouvrir leurs portes dans un avenir très proche, juste le temps que prendront les opérations d'aménagement et de mise à niveau !».

Dans la foulée, il annoncera que le cas de la salle de cinéma « Cirta », détruite par un incendie il y a quinze ans, est inscrit dans le plan quinquennal 2010/2014 pour être réhabilitée après que le contentieux juridique avec la famille qui en réclamait la propriété eut été définitivement réglé. Evoquant également le cas de la cinémathèque An-Nasr, salle gérée par son secteur, il indique que sa nouvelle réhabilitation va coûter 2 milliards de centimes.

A ce propos, le représentant de la commune, chef de service à la direction du patrimoine, invité à donner un aperçu de la situation, a déclaré que la municipalité vient de récupérer quatre salles dans un état de dégradation avancé, et trois seront prochainement récupérées après que leurs anciens gérants eurent obtempéré aux injonctions judiciaires de restitution de ces locaux. Toutefois, il n'a pas été en mesure d'avancer de chiffres sur les éventuels dédommagements réclamés aux ex-gestionnaires des salles. Il se contentera de rappeler que « celles-ci étaient données en gérance à des gens dont les préoccupations étaient situées à des années-lumière de la culture, et ce grâce à des cahiers des charges classiques dont les dispositions ouvrent largement la voie de la gestion à un marchand de légumes comme à un simple gargotier. Pour preuve, il dira que pour l'APC qui n'avait fait qu'appliquer une instruction ministérielle datant de 1987, la location d'une salle de cinéma ou d'un parking c'est pareil : elle est cédée au plus offrant !». Son collègue, également chef de service à la direction du foncier communal, informera que le wali, qui s'était rendu dernièrement à la salle El-Anouar, transformée par son ancien gérant en salle de célébration des fêtes de mariage et dont une partie du plafond s'était effondrée, a décidé de dégager une enveloppe financière pour sa réhabilitation. Et comme le premier, ce fonctionnaire n'a pas avancé un quelconque chiffre pour cette opération.

Aussi, malgré les assurances du directeur de la culture, les auditeurs n'ont pas manqué de faire part de leur scepticisme quant à la prochaine ouverture des salles de cinéma. L'un d'entre eux a déclaré que des générations de cinéphiles se rueraient dans ces salles pour renouer avec l'atmosphère du temps passé. Ce disant, cet auditeur avait tenu à répondre au représentant de la mairie qui avait prétendu que la génération actuelle ne fréquenterait pas les salles obscures du moment qu'elle peut se procurer aisément les films qu'elle veut, et à moindres frais, au moyen des DVD qui sont vendus en grande quantité dans les magasins spécialisés et sur le marché parallèle.