Dix-neuf étudiants inscrits au Master professionnel des Technologies du
pipe-line, à l'Université Mohamed Boudiaf d'Oran (ex USTO) risquent de se
retrouver au chômage, au moins pour une année. Ces étudiants, dont la plupart
sont détenteurs d'une licence en Automatisme, dans cette même université, ont
opté cette année, pour le Master professionnel des Technologies du pipe-line.
Pour ce faire, ils ont fourni des dossiers d'inscription et tout ce qui s'en
suit. Une commission composée notamment d'enseignants, a examiné leur cas et a
jugé que le type d'enseignement dont ils ont bénéficié durant leur licence leur
ouvre droit à ce Master. Pour preuve, nos interlocuteurs nous indiquent qu'au
départ ils étaient trente-cinq et que la commission en a refusé seize d'entre
eux. Après des semaines d'attente, ils ont commencé finalement les cours. Mais
voilà, disent-ils, que le recteur chargé de la Pédagogie a décidé «de ne pas
les admettre dans ce Master». Les premiers contacts avec ce responsable n'ont
pas été empreints de sérénité, ajoute l'un d'eux. A la place d'arguments, nous
avons eu droit à des menaces de ne pas pouvoir retirer notre diplôme à la fin
du cursus, affirment plusieurs étudiants. Dans une lettre adressée à ce même
responsable, et dont nous détenons une copie, ils invitent le vice-recteur à
entamer un fructueux dialogue avec eux. Aussi, ils lui signifient leur
détermination à solliciter toutes les autorités universitaires, y compris le
ministère, pour faire valoir ce qu'ils estiment leur droit. Parallèlement, on
nous affirme que leurs dossiers ont été saisis par un syndicat des étudiants
qui prépare, en ce moment, un mouvement de protestation sur la base d'une
plate-forme portant exclusivement sur des questions pédagogiques. Nos
interlocuteurs se disent persuadés qu'ils sont victimes de l'animosité
existante entre ce vice-recteur et le professeur qui a ouvert ce Master. Ils
affirment que le vice-recteur a jusqu'ici refusé de signifier par écrit leur
non admission à ce Master. De son côté, leur professeur décide de dispenser les
cours tant qu'il n'aura pas reçu d'écrit du rectorat instituant l'annulation de
ce Master. Contacté, le vice-recteur, M. Boudia, nous a confirmé sa décision de
refuser l'admission de ces étudiants à ce Master. Son argument est que le
cursus des étudiants issus de la filière Automatisme ne les autorise pas à
prétendre à ce Master. Il reconnaît que ce Master a été agréé par le ministère
de l'Enseignement supérieur. Mais pour se conformer avec la réglementation, il
préfère plutôt le laisser en veilleuse pendant une année ou plus, plutôt que
d'autoriser des étudiants qui ne sont pas issus de la branche Métallurgie à
«l'inaugurer». Tout ceci, «pour éviter un problème qui risque de se poser à ces
étudiants à la fin de leur cursus». Interrogé, un enseignant de cette même
université trouve l'argument sans fondement.
Confronté à des dizaines de
problèmes de ce genre, à cause de l'improvisation qui a présidé à
l'instauration et la généralisation du système LMD, le ministère a promulgué une
instruction dite n°6. Cette dernière autorise les ingénieurs à s'inscrire en
Master 2, c'est-à-dire effectuer uniquement une année au lieu de deux, pour
prétendre au Master qui ouvre droit à l'inscription au Doctorat. Cet exemple,
nous dit ce professeur, témoigne de la flexibilité dont fait preuve le
ministère de l'Enseignement supérieur pour endiguer les problèmes qui secouent
actuellement l'Université et qui risquent de se traduire par des mouvements de
mécontentements.