Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Accidents liés au gaz: Qui est responsable ?

par A. Mallem

« La Protection civile est à féliciter mais le travail de la Sonelgaz laisse à désirer», ont déclaré jeudi des citoyens qui intervenaient par téléphone aux débats dans l'émission «Préoccupations» de la radio régionale sur les dangers du gaz.

 Les auditeurs, notamment ceux de la nouvelle ville Ali Mendjeli ont aussi critiqué «l'abandon total des bâtiments par l'OPGI» dont les responsables n'étaient pas présents à l'émission. Les débats ont été révélateurs de l'insouciance, du laisser- aller, voire de l'inconscience totale des citoyens face aux dangers présentés par la mauvaise utilisation du gaz domestique, notamment le monoxyde de carbone, ce « tueur silencieux» comme l'ont qualifié les animateurs, qui fauche chaque saison beaucoup de vies humaines.

Les discussions ont été menées avec les seuls représentants de la Sonelgaz et de la Protection civile, les deux partenaires principaux des campagnes de sensibilisation déclenchées périodiquement pour prévenir le phénomène. «Il faut absolument tout faire pour inciter le citoyen d'assurer le ramonage à l'approche de la saison froide», a estimé le lieutenant Tafer, de la Protection civile de Constantine.

 Cet officier explique qu'au mois de septembre de chaque année on déclenche des actions d'envergure sur les précautions à prendre concernant l'aménagement des aérations, le nettoyage des cheminées (ramonage) et le contrôle des installations internes de gaz, en insistant sur le fait que ces opérations devraient être faites par des techniciens qualifiés, tout en les mettant en garde contre l'achat d'appareils défectueux. Il ajoute que le problème se pose avec plus d'acuité dans les immeubles d'habitation et indique que la majorité des 14 interventions effectuées de janvier 2O1O à ce jour pour secourir un total de 55 personnes, dont 4 sont malheureusement décédées, ont été faites au niveau des immeubles publics.» Il existe chez nos concitoyens un manque flagrant de réflexe consistant à alerter immédiatement la Protection civile en cas de danger car il s'agit souvent d'une question de minutes, voire de secondes à gagner pour sauver des vies humaines». Les ingénieurs de la Sonelgaz présents à l'émission ont expliqué largement les origines du danger, comment se constitue le phénomène du monoxyde de carbone qui absorbe l'oxygène contenu dans l'environnement et à l'intérieur de l'individu et provoque la mort silencieuse tout en pointant du doigt les situations dangereuses favorables à l'apparition de celui-ci. «Au cours des contrôles banals que nous effectuons, nous avons constaté qu'il y a encore des familles qui ont des installations en plomb datant de 1962», a déclaré l'un d'eux.

 Sur cette question, un auditeur est intervenu au téléphone pour réclamer la création par la Sonelgaz d'un service chargé de l'installation et de contrôle des équipements intérieurs dans les domiciles, «comme cela existait naguère», a-t-il rappelé en disant que les vrais plombiers compétents n'existent plus aujourd'hui pour que cette tâche aussi vitale leur soit confiée. Un autre le relaya en reprochant aux représentants de la compagnie de se fier trop aux certificats de conformité délivrés par ces «bricoleurs» comme il les a qualifiés. Ce qui a obligé le représentant de la Sonelgaz à intervenir en spécifiant que la nouvelle réglementation limite aujourd'hui le rôle de la Sonelgaz à la distribution de l'énergie et le raccordement au réseau. «On n'y peut rien, c'est la loi, a-t-il affirmé en ajoutant que, selon cette même loi, le certificat de conformité des installations intérieures de gaz est délivré par un professionnel qui fait le branchement. Sans ce certificat, il n'y aura pas de raccordement au gaz. Certes, la compagnie a la compétence de visiter les installations intérieures et la majorité des certificats qui lui sont présentés sont agréés. Pour les immeubles, nous suivons une procédure particulière avec le maître d'œuvre et ce afin de vérifier si l'aménagement de colonnes montantes a été fait». Un auditeur lui rétorquera que «le contrôle des bâtiments n'existe plus».

 Ces débats ont été clôturés par un appel lancé par le représentant de la Protection civile l'organisation d'une session de formation de citoyens au secourisme, en demandant à ceux intéressés de prendre attache avec sa direction de la cité Boussouf.