Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Deux films égyptiens au Festival international du film arabe à Oran

par Oualid Ammar

Au Festival international du film arabe qui s'ouvre à Oran le 16 décembre prochain, il y aura une participation égyptienne.

Dépassant les divergences footballistiques de l'hiver 2009 et leurs fâcheuses péripéties, les organisateurs ont invité une délégation qui s'engagera dans la compétition officielle, indique-t-on de source informée.

La crise de l'automne dernier n'est pas terminée pour tout le monde. L'Algérie n'avait pas été conviée, en septembre dernier, au Festival cinématographique d'Alexandrie. Les organisateurs de la quatrième édition du Festival international du film arabe d'Oran (Fifao) ne se sont pas inscrits dans la réciprocité, au demeurant pas évidente, car un festival arabe sans le cinéma égyptien n'aurait eu, cinématographiquement parlant, qu'une portée relative. Ainsi, quelques observateurs estiment qu'il s'agit d'un pied de nez au président du festival du Caire, Ezzat Abou Ouf, qui serait «hostile» aux Algériens : l'Egypte sera présente en compétition officielle à Oran. On annonce qu'il y aura le long métrage «Microphone», réalisé par Ahmed Abdallah, avec Khaled Aboul-Naga (couronné de la Palme d'or au Festival du film de Carthage 2010), ainsi que «Rouge sombre» («Ahmer Bahet») du réalisateur égyptien Mohamed Hamed.

Un jury avec Rachid Boudjedra

Le Fifao, qui sera couronné par sept distinctions, a désormais pour commissaire principal Mustapha Orif, le directeur général de l'Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC), qui succède à l'ancien ministre Hamraoui Habib Chawki.

Pour cette édition, outre l'Egypte, une quinzaine de pays seront engagés dans les deux compétitions, celle du long métrage et celle du court métrage. L'Algérie sera représentée par «Essaha» de Dahmane Ouzid et «Taxiphone» de Mohamed Soudani, et pour les courts métrages, il y aura «Le dernier passager» de Mounès Khemar, et «Garagouz» de Abdelnour Zahzah.

Parallèlement à la compétition, les organisateurs mettent en valeur cette fois-ci le nouveau cinéma du Golfe à travers des films en provenance d'Arabie Saoudite, du Qatar, des Émirats Arabes Unis, du Bahreïn et du Koweït.

Le jury de la compétition des longs métrages sera présidé par le romancier Rachid Boudjedra. A ses côtés, on relève notamment la présence de la comédienne syrienne Suzan Nadjemdine, l'ex-directrice de la télévision jordanienne Hala Zoreikat, la directrice du Festival du cinéma de Beyrouth, Colette Naufal, et le cinéaste émirati Abdallah Hassan Ahmed.

Des Algériens en Egypte

Pour revenir aux rapports avec l'Egypte, on peut considérer que cette édition d'Oran, à laquelle des cinéastes de ce pays sont attendus, sera une passerelle de plus dans la normalisation des relations «humaines» depuis les fâcheux évènements de l'hiver dernier, certains d'ailleurs, comme le contentieux entre avocats des deux pays, n'étant pas encore réglés. Le cinéma semble être un bien meilleur vecteur de conciliation que le football ou le prétoire.

Ainsi, l'Algérie est présente à la 32e édition du Festival international du cinéma du Caire qui s'est ouverte le 30 novembre dernier au siège de l'Opéra égyptien, a-t-on appris de sources concordantes.

Sur les 150 films programmés, trois films algériens sont inscrits. Il y a «Affaire d'hommes» de Amine Qaïs et «Mascarade» de Lyès Kacem. Film policier, «Affaire d'hommes» est l'histoire d'un détective privé qui a perdu sa femme dans les attentats du World Trade Center et qui devient la cible d'un obscur Algérien. «Mascarade» est une satire sociale qui se déroule dans un village algérien où il ne se passe apparemment rien, mais dont le quotidien est tributaire de la rumeur publique. «Le dernier maquis», réalisé par Rabah Ameur Zaïmèche, est également prévu pour participer dans la catégorie «Tolérance de l'Islam».

Cette participation algérienne à une grande manifestation culturelle en Egypte, dont on n'a pas d'écho pour le moment, n'a pas suscité de vagues. En tout cas, que ce soit à Oran ou au Caire, on paraît bien vouloir faire du cinéma un moyen de rapprochement et de normalisation.