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Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales M. Daho Ould
Kablia a réitéré, jeudi, l'importance accordée par les pouvoirs publics au
devenir des éléments de la Garde communale, affirmant que les deux tiers de
l'effectif de ce corps seront incorporés dans les rangs de l'Armée nationale
populaire (ANP). Le ministre, qui s'exprimait en marge de la cérémonie de
sortie de la 12ème promotion des agents femmes de l'ordre public, à l'école de
police d'Aïn Benian, a indiqué que le ministère de la Défense nationale a
décidé de ne garder qu'environ les deux tiers des effectifs de la Garde
communale. Ce choix, précisera-t-il, est fait en fonction des personnes qui
présentent plus d'aptitude à continuer à servir dans les rangs de l'ANP. Le
ministre a expliqué que l'ANP avait utilisé l'ensemble du corps de la Garde
communale « dans toutes les opérations sécuritaires qu'elle avait menées sur
l'ensemble du territoire national dans le cadre du redéploiement ». Concernant
le tiers des effectifs restant, M. Ould Kablia a signalé qu'une partie est déjà
touchée par la retraite et une autre va être admise en congé de maladie de
longue durée et il y a ceux qui seront déployés au sein de la police communale.
« Une première tranche de 3.300 gardes communaux va être suivie par une dizaine
de milliers d'autres après leur formation et leur recyclage », a-t-il expliqué,
précisant que d'autres « seront affectés à des tâches pour lesquelles ils ont
été préparés, comme la surveillance, la sécurité au niveau de certains corps
qui en ont fait la demande, tels que les forestiers et les entreprises de
surveillance ». D'autre part, le ministre n'a pas exclu l'éventualité de
restituer des armes aux citoyens ayant fait la demande pour participer à la
lutte contre le terrorisme. « C'est une éventualité qui a été examinée et sur
laquelle il y a une possibilité de décision positive. Cette décision sera, en
tout état de cause, examinée et décidée en fonction de la situation sécuritaire
», a-t-il dit, relevant l'existence de quelques zones où « le terrorisme
continue à sévir ». M. Ould Kablia a rappelé que ces armes avaient été retirées
dans le cadre de la proclamation de l'état d'urgence dans les années 1990,
expliquant que cette décision « n'est pas venue pénaliser les citoyens mais
pour empêcher que ces armes ne soient prises par les mouvements terroristes qui
étaient assez nombreux à l'époque ». Tout en rappelant que la capitale reste la
cible privilégiée des groupes terroristes, le ministre de l'Intérieur a affirmé
que « tous les services de sécurité relevant de la Gendarmerie, de la Sûreté
nationale et l'Armée sont prêts à faire face aux groupes terroristes qui
tentent de s'introduire à Alger et en faire une vitrine publicitaire pour leurs
opérations ». Concernant l'usage, récemment, d'explosifs par des groupes terroristes
contre un convoi administratif dans la wilaya de Boumerdès, le ministre a
affirmé que cela « a été sans effet ». Abordant les dernières émeutes de Diar
El Afia, M. Ould Kablia a précisé que les services de sûreté sont intervenus,
soulignant que « les choses ont repris leur cours normal ». Certaines
personnes, a-t-il tenu à souligner, ont procédé, à l'occasion d'un recensement,
à la construction d'habitations précaires aux alentours du quartier pour
bénéficier de nouveaux logements, d'où « l'ordre de démolition de ces
habitations ». Après l'intervention des autorités pour la destruction, « des
jeunes du quartier, en majorité des mineurs, ont défié les services de sûreté
en tentant de manifester leur solidarité avec ces personnes». Le ministre a
estimé, enfin, que les revendications des citoyens sont souvent légitimes mais
qu'il faudra trouver un autre moyen de les poser. Daho Ould Kablia et le
directeur général de la sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel ont
présidé jeudi la cérémonie de sortie de la 12eme promotion d'agents féminins de
l'ordre public à l'Ecole de police de Ain Benian. Cette promotion, baptisée du
nom de la martyre de la Révolution de libération nationale «Rekia Arras»,
compte 489 agents féminins ayant suivi une formation théorique englobant des
connaissances juridiques, scientifiques et techniques durant une période de
neuf mois, outre de visites sur le terrain.