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Les rites du Hadj 2010 ont été accomplis par les hadjis algériens «dans
de bonnes conditions», a souligné le chef de la mission nationale du Hadj, M.
Cheikh Berbara.
Cette déclaration vient en porte-à-faux avec les récents témoignages des hadjis de retour des Lieux Saints et qui avaient exprimé leur déception voire leur colère quant aux conditions dans lesquelles leur séjour s'était déroulé. En effet, dans une déclaration à l'APS, M. Berbara a indiqué que «le retour des hadjis en Algérie s'est déroulé normalement pour quelque 6.830 hadjis alors que d'autres se sont dirigés vers Médine où ils passeront 6 jours avant de retourner au pays». La surcharge qui a pesé ces derniers jours sur l'aéroport de Djeddah» ne concernait pas uniquement les Algériens mais les délégations de plusieurs pays musulmans», a-t-il précisé. M. Berbara a également souligné l'impératif pour chaque hadji de respecter la date de son retour en Algérie, précisant que beaucoup de hadjis s'adressaient aux membres de la mission leur demandant de reporter leur retour en Algérie. Par ailleurs, M. Berbara a indiqué que «29 hadjis sont morts dont 8 émigrés», saluant le rôle de l'équipe médicale qui a «effectué 40.866 consultations et 540 interventions». Concernant les hadjis hospitalisés, l'intervenant a cité 12.449 cas dont 16 sont encore hospitalisés, ajoutant que la mission a pris en charge le retour en Algérie de 13 hadjis malades ayant accompli les rites du 5ème pilier de l'Islam. Par ailleurs, 230 hadjis ayant perdu leur argent se sont vus indemnisés par la mission à raison de 40 rials/jour. Les premiers hadjis arrivés en Algérie n'ont pas caché leur déception, voire même leur colère pour certains, à propos des conditions de leur séjour dans les terres saintes, qualifiées cette année, de «catastrophiques». «On a essayé de contacter les médias depuis La Mecque pour dénoncer le calvaire qu'ont vécu les hadjis algériens, dans l'indifférence totale, particulièrement à Minan, Arafat et Mouzdalifa, » nous avait confié un hadji quadragénaire à l'aéroport d'Oran. D'autres hadjis ont qualifié les conditions de séjour de «massacre», évoquant «la présence de 36.000 hadjis algériens pour lesquels on aurait mis à disposition uniquement 25.000 places d'hébergement». «Personne n'a voulu se casser la tête parmi les responsables de la mission pour trouver des solutions pour ces gens. Selon de nombreux hadjis, ce désastre incombe principalement aux membres de la Mission algérienne aux Lieux Saints. «On n'a vu personne parmi ces gens là depuis notre arrivée jusqu'à notre retour», avait indiqué un autre hadji. Néanmoins, de nombreux hadjis ont tenu à rendre un hommage particulier aux médecins algériens qui étaient sur place, les seuls qui étaient disponibles à tout moment pour prendre soin des personnes faibles. A Constantine, les hadjis de retour sont tombés à bras raccourcis sur l'organisation générale du pèlerinage de cette année et la mission algérienne, en dénonçant ses multiples défaillances lesquelles, ont-ils affirmé, leur ont occasionné énormément de fatigue tout en mettant leurs nerfs à rude épreuve. Les récriminations des hadjis sont très nombreuses. Ainsi, entre autres, un hadji affirmera: «A Arafa, comme à Mouzdalifa, nous nous sommes retrouvés livrés à nous-mêmes? Il n'y avait personne pour nous orienter». Une vieille hadja, visiblement impatiente de dire ce qu'elle avait sur le cœur lança à haute voix : «Que voulez-vous qu'on vous dise, l'organisation était une véritable catastrophe! » |
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