La commune de Sohane, dépendante de la
daïra de L'Arba, est située en zone montagneuse et a connu des temps meilleurs
avant la plaie désormais incontournable de la décennie noire. En effet, et
alors que les régions avoisinantes, surtout Alger, s'approvisionnaient en
légumes frais de cette commune qui comptaient plus de 3000 habitants et des
centaines d'hectares de terres cultivées, il n'y a actuellement que quelques
familles qui ont bravé tous les dangers et sont revenues vivre au chef-lieu de
la commune, mais ne produisent presque plus rien. Les autorités ont multiplié
les appels et ont même favorisé la région dans l'octroi de projets conséquents
pour faire revivre cette commune et inciter les habitants à revenir. Déjà le
bureau de poste, le centre de santé, le siège de l'APC, la maison de jeunes ont
été refaits à neuf et accueillent les citoyens. Même les rues et les trottoirs,
autrefois presque inexistants, ont subi une transformation après qu'une
opération d'amélioration urbaine ait été entreprise, avec le goudronnage des
rues et la réfection des trottoirs. Plusieurs magasins ont aussi été construits
mais leur emplacement assez loin de la route n'a pas attiré de commerçants,
alors que les locaux professionnels, dix au total, n'ont pas encore été livrés
pour des considérations techniques. Mais les logements, pierre d'achoppement de
tout programme de retour de la population, n'ont pas suivi malgré le lancement,
il y a plus de deux ans, de la réalisation de 40 logements sociaux et qui ont
vu les travaux traîner en longueur pour des raisons diverses, comme le manque
de main-d'œuvre locale, l'éloignement des centres d'approvisionnement en
matériaux de construction et la nature difficile des terrains. Malgré tout, la
livraison de ces unités pourrait intervenir dans des délais raisonnables,
surtout si les instructions du nouveau wali de Blida, M. Mohamed Ouchen, sont
suivies à la lettre. En effet, c'est lors de sa première visite dans la région
que le wali a instruit les responsables afin qu'ils soient intransigeants
envers les entrepreneurs qui ne respectent pas les délais contractuels, tout en
les obligeant à signer avec eux un programme de réalisation des marchés qu'ils
seront tenus de respecter. En outre, et pour augmenter le nombre de logements
et accueillir plus de familles, M. Ouchen a demandé aux services techniques de
l'OPGI et de la DLEP de revoir l'étude pour faire passer le nombre de 40
logements en cours de construction à une soixantaine. Toujours concernant le
logement, et c'est d'ailleurs le meilleur moyen de faire revenir les habitants
dans la région, le wali a ordonné que 50 logements ruraux soient réalisés à
Ouled Messaoud où il a même fait le choix d'un terrain situé dans un site
magnifique, à moins d'un kilomètre de la RN 8. Ils seront destinés aux citoyens
qui désireront retourner travailler leurs terres et qui bénéficieront d'aides
multiples, entrant dans le cadre du PPDRI, comme l'élevage ovin et bovin ou
encore l'apiculture. En accompagnement de ces logements, une école sera
construite alors que la piste sera réhabilitée pour permettre aux habitants de
relayer facilement le centre de la commune. A Techt, lieu-dit situé à près de 6
km du chef-lieu de la commune, M. Ouchen a aussi annoncé la réalisation de 60
logements ruraux, tout en ordonnant aux responsables locaux d'activer l'étude
des dossiers de demandes d'aides pour le logement rural.
Même la sécurité dans ces régions
montagneuses est garantie par la présence d'une caserne de l'ANP ainsi que la
réalisation, dans un proche avenir, de postes d'observations de la garde
communale. Ainsi, il ne reste aux citoyens qui ont quitté la région que de
revenir, assurés qu'ils sont de trouver toutes les commodités, en plus d'aides
substantielles pour travailler la terre. Bien sûr, il y a encore quelques réticences,
mais il appartient aux membres de l'APC de se montrer entreprenants pour
persuader leurs concitoyens de retourner dans leur commune, surtout que le
premier responsable de la wilaya a promis un traitement de faveur pour ces
régions qui ont subi dans leur chair les affres de la décennie noire.