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Véhicules, médicaments, légumes secs?: L'importation des véhicules en hausse

par Houari Barti

Les importations de véhicules touristiques en Algérie viennent de connaître un renversement de tendance assez remarquable. Au cours du mois d'octobre dernier, le secteur a en effet adopté une courbe ascendante après une longue période de déclin enclenchée dans le sillage des effets de la crise économique internationale, de la suppression du crédit automobile en Algérie en 2009 et des taxes introduites en 2008 afin de réguler le marché de l'automobile.

 Selon les derniers chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (CNIS) couvrant la période du mois d'octobre écoulé, la facture des importations de véhicules de tourisme s'est établie à plus de 163 millions de dollars US, faisant un bond de +40,30% par rapport à la même période de 2009. Durant les neuf premiers mois de 2010, l'Algérie avait, pour rappel, importé 241.992 véhicules contre 289.670 unités sur la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 16,46%. La facture des importations des véhicules avait également reculé à 228,2 milliards de DA durant les neuf premiers mois de l'année en cours, contre 287,8 milliards de DA à la même période en 2009. La hausse des importations automobiles durant ce mois d'octobre reflète une tendance haussière qui a touché d'autres produits, tels les médicaments (+26,70%) à 141 millions de dollars US, parties et accessoires de véhicules automobiles (73,50%) à 26,91 millions de dollars US et des ouvrages en fer ou en acier (83,56%) pour une valeur de 14,74 millions de dollars US. Selon le CNIS, la facture des importations de l'Algérie s'est établie, au cours du mois d'octobre 2010, à 3,44 milliards de dollars, en hausse de 9,38% par rapport à la même période en 2009 (3,14 milliards de dollars), et ce, pour la première fois depuis le début de l'année en cours. Après des baisses enregistrées dès janvier 2010, les importations ont en effet connu une tendance haussière en octobre dernier puisque quatre groupes de produits sur les sept que contient la structure ont enregistré des hausses, indiquent les chiffres provisoires du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). La hausse la plus importante a été relevée pour les «biens de consommation non alimentaires» (63,74%) pour une valeur de 596 millions de dollars, suivis par le groupe «alimentation» (+25,93%) pour 476 millions de dollars, les «biens d'équipements industriels» (+7,93%) pour 1,40 milliard de dollars et les «produits bruts» (5,66%) pour 112 millions de dollars, précise le Centre. Par ailleurs, le Cnis relève que trois groupes de la structure des importations ont chuté, il s'agit des «biens d'équipements agricoles» (-33,33%) à 30 millions de dollars, «énergie et lubrifiants» (-26%) pour 37 millions et enfin les «demi-produits» (-12,83%) pour 788 millions de dollars. S'agissant du groupe des produits alimentaires importés, le Cnis précise qu'à l'exception du groupe «céréales, semoules et farines» qui a connu une baisse de 16,77% pour totaliser 129 millions de dollars, les autres produits ont tous enregistré des hausses «relativement importantes». La hausse la plus remarquable a été enregistrée, selon le Cnis, par les ?'légumes secs et autres'' avec 69,23% à 22 millions de dollars, les viandes avec une hausse de 54,55% à 17 millions de dollars, sucres et sucreries de 29,41% à 44 millions de dollars, café et thé de 31,25% à 21 millions de dollars et enfin les laits et produits laitiers avec une hausse de 24,64, totalisant 86 millions de dollars. Après des hausses répétées les années précédentes, l'année 2009 a connu une légère diminution de 0,95% des importations.

 Cette tendance s'est poursuivie pour les neuf premiers mois de 2010 avec un recul des importations de 2,94%, rappelle-t-on. Par ailleurs, il est à relever que les importations réalisées au cours du mois d'octobre 2010 ont été financées essentiellement par cash à raison de 55,33%, soit 1,90 milliard de dollars US, enregistrant une baisse de 17,7% par rapport au même mois de 2009, précise le Cnis. Les lignes de crédits ont financé 33,22 % du volume global des importations (1,14 milliard de dollars US) pour cette période, en hausse de plus de 174%, le reste des importations ayant été financées à 11,45%, soit 394 millions de dollars par d'autres moyens de paiement, selon le Cnis.