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Instauration du professionnalisme : Les clubs tirent la sonnette d'alarme

par Kamel Mohamed

Les présidents des clubs professionnels (Ligues 1 et 2) ont appelé à un dialogue avec la FAF et le ministère de la Jeunesse et des Sports pour «rectifier les erreurs» commises dans l'entame du processus d'instauration du professionnalisme. Les huit présidents de clubs et leurs représentants, qui s'étaient réunis mercredi dernier, ont tiré la sonnette d'alarme pour attirer l'attention des pouvoirs publics et de la FAF quant au «faux départ» dans la mise en place du professionnalisme. Ils ont estimé que les clubs, lesquels sont confrontés à la réalité du terrain, n'ont jamais été associés à l'élaboration du cahier des charges. Ces clubs, qui ont désigné le président de l'ASO Chlef, Abdelkrim Medouar, comme porte-parole, ont remis des copies du procès-verbal de la réunion au président de la FAF et au ministre de la Jeunesse et des Sports. Ils ont ainsi convenu de rencontrer le président de la FAF, juste après son retour du Soudan en attendant qu'ils soient reçus par le ministre de la tutelle. Ils considèrent qu'après huit journées du coup d'envoi du premier championnat de football professionnel en Algérie, ils n'ont «rien vu venir concrètement en matière de professionnalisme».Les clubs ont ainsi signifié leur «courroux» et «déception» quant à la «non application des dispositions prévues dans le cadre de la mise en place du professionnalisme», notamment les dispositions de la Loi de finances complémentaire 2010. Ils ont estimé, entre autres, que l'aide d'un million de dinars (100 millions de centimes) octroyée par la FAF pour chaque club pour prendre en charge les déplacements des équipes juniors dans le championnat, reste «insuffisante». A titre d'illustration, le déplacement par route des juniors du CRB à Annaba a coûté au club 300 000 dinars (30 millions de centimes). Ces présidents ont fait savoir que les équipes juniors se déplacent par route pour engager moins de frais. Ils déplorent ainsi la situation qu'affrontent des équipes comme celles de Saïda, Tlemcen et Annaba dont les déplacements coûtent très cher, ce qui n'est pas le cas des équipes d'Alger qui ont plusieurs derbies à disputer et donc moins de frais. Les clubs ont également exigé que la superficie de deux hectares, prévue pour les assiettes de terrains des centres de formation, soit revue à la hausse. Ils ont souhaité qu'ils bénéficient de terrains de 8 à 10 hectares, précisant que, contrairement à Alger où il y a un problème de foncier, les autres wilayas ont moins de contraintes dans ce domaine. Les présidents de clubs ont également évoqué le volet relatif au recrutement des joueurs. Il est vrai que la FAF leur a permis d'engager cinq joueurs à titre de prêt dès le mercato prochain (en hiver), mais ils ont estimé en revanche que le professionnalisme suppose la libre circulation des joueurs. Ces présidents ont critiqué les dispositions de la FAF, contraignant les clubs à se limiter à deux joueurs étrangers au sein de l'effectif et de n'aligner qu'un seul sur le terrain. Les présidents de clubs ont fait remarquer que les joueurs étrangers (africains) sont chèrement payés et le fait de ne pas les aligner en même temps pénalise les clubs. Ils ont aussi relevé que lors de la coupe de l'UNAF, ils ont eu à constater que les joueurs ayant émergé dans ce tournoi sont des Africains. En ce sens, les présidents de clubs ont considéré que la décision de la FAF est en contradiction avec le professionnalisme, d'autant plus que dans des pays comme l'Angleterre, la France, l'Italie voire la Tunisie et le Maroc, la libre circulation des joueurs est garantie. Dans le même sillage, les présidents de clubs ont évoqué les «contradictions» du cahier des charges. Ils se sont dit disposés à ouvrir le capital de leurs sociétés sportives, mais ils ont demandé que le registre du commerce des sociétés sportives soit revu et corrigé afin que ces sociétés soient dotées d'un statut commercial dans le but de s'assurer des rentrées financières. Ils ont fait observer que les clubs ne doivent pas se contenter des subventions de l'Etat ou des recettes de la billetterie, mais ils doivent développer des activités commerciales pour assurer leur autosuffisance financière.