Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural Rachid Benaïssa a
affirmé hier, en marge de l'installation du comité consultatif africain de la
convention sur la lutte contre la désertification, à l'hôtel Mouflon d'Or,
qu'il n y a pas de pénurie et de crise du lait. Il insiste : « Je le dis et je
le réaffirme, il s'agit d'un dysfonctionnement dans la distribution du lait
subventionné ». Et de s'interroger pourquoi cette pénurie avait seulement
touché le lait en sachet, alors que la fabrication des produits dérivés tels
que le yaourt et le formage n'a pas connu de problème. Il poursuit: « ces deux
produits sont disponibles et en abondance sur le marché». Même s'il ne le dit
pas ouvertement, le ministre fait allusion à certains transformateurs qui
utilisent la poudre « subventionnée par l'Etat » pour d'autres produits dérivés
tels que le fromage et les yaourts, d'où la rareté du lait en sachet constatée
dans certains régions avec une forte pression vécue durant l'Aïd El Adha. Le
ministre affirme « qu'on ne peut pas parler de pénurie, puisque les résultats dans
la production du lait montrent le contraire ». Et de préciser que la production
laitière est en constante augmentation d'une année à l'autre. «Nous avons
importé 12. 000 vaches en 2008, leur nombre a augmenté à 15.000 en 2009 et nous
comptabilisons 20.000 vaches, selon les derniers chiffres arrêtés en octobre
2010 ».
Pour éviter que ce type de
problème ne se reproduise pas, le ministre a évoqué le nouveau cahier des
charges qui sera soumis aux transformateurs. Les transformateurs seront, à
partir de 2011, sous la loupe de l'administration. Ils seront obligés de
fournir tous les détails (les quotas de la poudre de lait, de lait collecté et
les besoins des consommateurs). En plus clair, chaque transformateur dans une
région donnée doit justifier la quantité de poudre importée par rapport aux
besoins de la consommation. Le fournisseur aura le droit d'importer la poudre «
à prix subventionné » en fonction seulement du nombre des consommateurs à
approvisionner. Les responsables du département de Benaïssa ont affirmé que
l'application du principe de la transparence permettra de situer désormais les
responsabilités en cas de dysfonctionnement dans la distribution. Le ministre
de l'agriculture veut favoriser le développement de la production locale de
lait. L'importation du lait en poudre n'étant qu'un appoint et non une
priorité.