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La Banque européenne d'investissement a annoncé mardi qu'elle allait
prêter 500 millions d'euros au consortium Medgaz qui construit le gazoduc
reliant l'Espagne à l'Algérie. Selon l'agence Reuters, le prêt représente près
de la moitié du coût total du projet qui permettra d'acheminer environ huit
milliards de mètres cubes de gaz chaque année. Le gazoduc devrait entrer en
service début 2011 après avoir été reporté à plusieurs reprises.
Interrogé dernièrement, le ministre de l'Energie et des Mines M. Youcef Yousfi, sur le projet Medgaz, a répondu que «j?espère qu'il sera mis en route avant la fin de l'année». Ce projet avait déjà fait l'objet de discussions, quelques jours auparavant, entre M. Youcef Yousfi et le ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce M. Miguel Sebastien, en visite à Alger le 07 septembre dernier. L'Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l'Espagne, devant le Nigeria et le Qatar. Les deux pays sont reliés depuis 1996, via le Maroc, par le gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimente également le Portugal. Le deuxième gazoduc «Medgaz» relie Béni-Saf à Almeria en Espagne, et dont la réalisation et la mise en gaz viennent d'être finalisées. Le projet, dont la mise en service initiale était prévue en 2009, livrera à l'Espagne environ 8 milliards de m3 de gaz par an et devrait augmenter les exportations gazières algériennes et partant sécuriser l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel. Sonatrach est autorisée, dans le cadre de ce projet, à commercialiser près de 3 milliards de m3/an directement sur le marché espagnol au lieu d'un milliard de m3/an imposé auparavant par la Commission nationale espagnole de l'énergie (CNE), l'organisme régulateur du secteur en Espagne. Si les deux pays sont liés par de fortes relations dans le domaine de l'énergie, il demeure néanmoins que deux contentieux commerciaux ont opposé leurs compagnies énergétiques et dont Sonatrach a eu gain de cause. En août dernier, la Cour d'arbitrage de Paris a statué en faveur de Sonatrach dans un conflit l'opposant depuis 2007 à l'espagnol Gas Natural sur le prix du gaz livré en Espagne acheminé à travers le GME. Gas Natural pourrait être obligé de payer rétroactivement quelque 1,5 milliard d'euros à la compagnie algérienne à la suite de cet arbitrage. Sonatrach avait demandé d'augmenter les prix du gaz de 20% en application d'une clause dite «de bouleversement», prévue par les contrats de vente de gaz à l'entreprise espagnole et qui stipule une révision à la hausse des prix du gaz à chaque fois que les prix du pétrole augmentent. En novembre 2009, un tribunal arbitral de Genève avait aussi décidé que Sonatrach n'avait pas à indemniser Gas Natural et le pétrolier espagnol Repsol pour avoir dénoncé en 2007 un accord sur le projet Gassi Touil de liquéfaction de gaz naturel. Il y a lieu de signaler que le consortium Medgaz regroupe Sonatrach, le groupe espagnol de services aux collectivités Iberdrola, l'italien Enel , via sa filiale espagnole Endesa et le français GDF Suez. |
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