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Ils seraient 2,1 millions expatriés nés au pays: L'Algérie dans le «Top 15» des pays fournisseurs d'immigrés

par Salem Ferdi

L'Algérie figure parmi les quinze premiers pays qui fournissent le plus de migrants dans le monde. Les migrants sont définis, dans les projections pour 2010 de l'Institut National français d'études démographiques, comme les personnes nées dans le pays et vivant à l'étranger.

Les enfants d'Algériens nés à l'étranger qui, en droit, sont aussi des Algériens, ne sont pas comptabilisés. Ce qui est logique vu que dans les pays où la nationalité est fondée sur le droit du sol, ces catégories sont des nationaux. Ils seraient ainsi 2,1 millions d'Algériens nés en Algérie qui font partie de cette catégorie de migrants, soit 6,7% de la population totale. Le total des immigrés dans le monde serait de 214 millions en 2010, selon les chiffres des Nations unies, ce qui représente 3,1% de la population mondiale. Les tendances dans ce domaine n'ont pas beaucoup varié au cours des dernières décennies : 2,9% en 1990 et 2,3% en 1965. L'Algérie vient juste derrière l'Egypte dans le classement des 15 pays de départs ayant fourni le plus de migrants. Ils sont 2,2 millions d'émigrés égyptiens expatriés qui viennent, il faut le souligner, d'un pays beaucoup plus peuplé. Du coup, la proportion d'Egyptiens qui s'expatrient par rapport à la population totale est sensiblement inférieure à celle des Algériens, soit 3,5%. Le Maroc fournit en nombre et en proportion plus de migrants que l'Algérie. Ils sont 2,6 millions de Marocains expatriés, soit 9% de la population. La proportion d'émigrés, selon les chiffres de 2000, était de 6,8% pour l'Algérie et de 9% pour le Maroc.

Immigrés et émigrés

«Immigrés» pour les pays d'accueil, les populations concernées sont des «émigrés» pour les pays de naissance ou de départ. L'auteur de l'étude constate que les informations sur les «émigrés» sont moins bonnes que pour les «immigrés» même s'il s'agit des mêmes personnes à l'échelle mondiale. Il l'explique par le fait que les pays soient moins soucieux de «dénombrer leurs émigrés que leurs immigrés». Il constate également que les arrivées de migrants sont mieux enregistrées que le départ et que l'on a tendance à estimer le nombre des émigrés à partir des statistiques sur les immigrés fournis par les pays d'accueil. Le premier pays à fournir des migrants est le Mexique avec 10,1 millions, suivi de l'Inde (9 millions), du Bangladesh (6,6 millions), de la Chine (5,8). Mais les pays industriels sont également présents dans ce «Top 15» de la migration avec le Royaume-Uni (4,2 millions), l'Allemagne (4 millions), l'Italie (3,3 millions). Le Royaume-Uni compte presque autant d'émigrés (4,2 millions) que d'immigrés (4,9 millions). Les chiffres concernant les trois pays européens seraient considérablement réduits si l'on prenait l'espace européen comme «cadre national». L'auteur de l'étude souligne d'ailleurs que si «l'Union européenne formait un seul pays, la part des immigrés diminuerait sensiblement, puisque les ressortissants d'un autre pays de l'Union n'en feraient plus partie. L'importance relative des deux types de migration, interne et internationale, est donc fortement liée au découpage du territoire en nations». Les Etats-Unis comptaient 2,3 millions d'expatriés en 2010, ce qui est peu comparativement aux 35 millions d'immigrés qui y vivent. Le Japon a peu d'immigrés (seulement 1,3 % de la population en 2000) et peu d'émigrés (0,7 %).