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Le gouvernement algérien se donne
officiellement le but de réduire les dépenses publiques et de limiter
l'importation. Les particuliers qui souhaitent acheter un véhicule neuf sentent
la pression : augmentation des taxes, interdiction du crédit automobile.
Pourtant, il autorise l'administration (ministères, collectivités locales,
etc.) à acquérir des véhicules haut de gamme, pour ne pas dire des véhicules de
luxe.
Lesquels, sans surprise, ne carburent pas au GPL. Publié dans le Journal officiel n°52 du 12 septembre, l'arrêté interministériel du 20 juillet 2010 détermine «les normes et spécifications applicables pour l'acquisition des véhicules administratifs affectés aux services de l'Etat, des collectivités locales, des établissements publics à caractère administratif et aux institutions et organismes publics financés totalement sur le budget de l'Etat». Signé conjointement par les ministres des Finances Karim Djoudi, de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, de l'Industrie, de PME et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmeradi, et le ministre des Transports Amar Tou, est très généreux en terme de confort pour les cadres supérieurs de l'Etat. Les spécifications des véhicules haut de gamme visés par cet arrêté montrent des exigences très pointues en matière de sécurité, de vélocité (jusqu'à 220 CV ou 3.000 cm3), de confort et de robustesse. Cela concerne surtout les «véhicules officiels» et les «véhicules de fonction de catégorie I». Ces spécifications se rapportent, selon des indiscrétions, sur des véhicules de fabrication allemande, l'Audi étant la plus prisée. Les heureux bénéficiaires de ces berlines et 4X4 de luxe affectées ?'aux grands trajets'', selon l'arrêté, sont les hauts fonctionnaires de l'Etat et ceux des collectivités locales notamment. Essence et pas GPL, l'impasse sur l'environnement L'administration peut faire valoir que l'acquisition des véhicules haut de gamme pour les hauts cadres de l'Etat n'a rien d'anormal. Par contre, on peut relever que le carburant désigné dans l'arrêté interministériel, co-signé par le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, est l'essence. L'arrêté ne dispose même pas que le GPL ou le GNC soient une option à intégrer. L'arrêté ne paraît pas des plus soucieux de l'environnement et? de la limite des dépenses publiques. L'exemple ne vient pas de l'administration qui dépend directement du gouvernement qui, par souci de réduire les dépenses d'importations, a supprimé le crédit automobile en juillet 2009 et a imposé une taxe sur les véhicules neufs. Dans le même temps, la taxe sur les véhicules de service des entreprises publiques dont le prix d'achat dépasse les 2,5 millions de dinars a été fixée en 2010 à 300.000 dinars. Pour rappel, l'arrêté a été signé quelques jours après une austère LFC2010. Il est intervenu alors que les importations, notamment des produits alimentaires, des produits pharmaceutiques et médicaments connaissent une baisse drastique du fait d'un vaste plan gouvernemental de réduction des achats à l'international. Au 1er semestre 2010, la facture alimentaire a baissé de 11%. A fin septembre 2010, les importations de véhicules ont chuté de 17,53% à 228,2 milliards de DA contre 287,8 à milliards de DA à la même période en 2009. Les concessionnaires automobiles homologués ont introduit, du 1er janvier au 30 septembre 2010, 226 699 véhicules contre 274 889 véhicules pour la même période en 2009. L'Etat reste, lui, un bon adepte des «belles étrangères». |
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