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Une enquête sera engagée: Les pèlerins crient au scandale

par Djamel B.

Une enquête sera ouverte par les autorités algériennes pour faire toute la lumière sur les conditions dans lesquelles les pèlerins algériens ont accompli le Hadj 2010.

C'est ce qu'a annoncé, hier, le journal «El Qods El Arabi» ci-tant des sources «officielles algériennes». Selon le journal, la décision des autorités algériennes a été prise suite à « la vive protestation des hadjis algériens qui avaient dénoncé des conditions de prise en charge désastreuses en raison de la défaillance des organisateurs».

 Les mêmes sources ont, d'autre part, affirmé que l'ambassade d'Algérie en Arabie Saoudite a adressé un rapport détaillé au ministère des Affaires étrangères algérien sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé le hadj cette année. A partir de Médine, des pèlerins que nous avons joints, hier, par téléphone, parlent sans détour de conditions «catastrophiques» et d'un véritable «fiasco». «Les organisateurs n'ont pas été à la hauteur. Ils n'ont pas respecté le contrat que nous avons signé», assure un hadj. Ce dernier affirme que comme beaucoup d'autres hadjis, il n'a pas hésité à payer un supplément de 1.800 euros pour passer le hadj dans les meilleures conditions possibles. «Malheureusement c'est un véritable calvaire que nous avons vécu, que ce soit en matière de restauration ou de transport, etc.», affirme notre interlocuteur qui signale que leur camp (84), censé abriter les VIP, a été envahi par d'autres personnes. «Pour les 1.500 hadjis du camp, il n'y avait que quatre à cinq toilettes et quatre robinets, et pendant deux jours nous n'avions même pas d'eau. C'est ce qu'ont vécu les hadjis censé être des VIP, imaginez un peu ce qu'ont vécu les autres», souligne la même source, qui n'écarte pas l'éventualité d'une plainte collective une fois de retour en Algérie. «Des Soudanais, des Marocains et autres Egyptiens étaient à proximité et étaient mille fois mieux pris en charge que nous. Pourtant si on fait les calculs, nous avons payé presque 50 millions de centimes. Si ces gens ne sont pas capables d'organiser un tel événement qu'ils se retirent», conclut en colère notre interlocuteur. Il y a lieu de rappeler que des hadjis algériens ayant passé la nuit à la belle étoile à Mina avaient ouvertement protesté contre les conditions d'hébergement avant de s'en prendre aux accompagnateurs et autres organisateurs. Par ailleurs et selon le journal électronique «El Riyad», des centaines de pèlerins de nationalités confondues étaient toujours bloqués, hier, à l'aéroport international «Abdelaziz» de Djeddah à cause des nombreux retards des vols internes et internationaux. Le site électronique indique que de nombreux messages ont été envoyés par des pèlerins désœuvrés, certains affirmant qu'ils sont bloqués dans l'aéroport depuis plus de 12 heures. De son côté, le quotidien koweïtien Al Watan a affirmé que des députés koweïtiens ont lancé un appel à leur gouvernement pour l'envoi d'avions pour le rapatriement des hadjis koweïtiens. Le pèlerinage à La Mecque (hadj) a attiré cette année plus de 2,8 millions de pèlerins et engendré un bénéfice de 5 milliards d'euros aux autorités saoudiennes. Sur le plan de la fréquentation, il a été enregistré 2 millions 800.000 fidèles, c'est-à-dire 20% de plus que l'année passée.           La flambée des prix (plus 20%) n'a pas rebuté pour autant les fidèles venus du monde entier. Certains ont déboursé 4.500 euros, sachant que la moyenne pour une semaine est de 3.000 euros, vol, hébergement et nourriture compris.