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Jugé excessif, le nombre des grossistes des produits pharmaceutiques sera
bientôt revu à la baisse, et ce pour une meilleure maîtrise du marché du
médicament, livré ces dernières années à de multitudes crises et pénuries. Le
ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière compte prendre des mesures
dans ce sens, avec probablement une redéfinition du cahier des charges.
Avec 590 grossistes, le contrôle du marché du médicament constitue une tâche difficile pour les services de contrôle et nécessite donc un assainissement pour revenir aux normes internationales en matière de stockage et de nomenclature médicale. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a souligné, après avoir écouté l'exposé sur la situation du commerce de gros du médicament, présenté par le professeur Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie (SAP), au cours d'une journée parlementaire sur le médicament, que «le nombre est effectivement excessif et nous allons prendre des mesures pour le réduire». Quant au professeur Benhamdine, il a proposé, lors de son intervention, de redéfinir le cahier des charges pour que «le terrain se nettoie de lui-même». Selon lui, le cahier des charges doit être conforme aux normes appliquées partout ailleurs, soit un stock de 15 jours, la détention de 90% de la nomenclature médicale et la livraison dans un délais maximal de 48 heures. A titre comparatif, il cite le cas de la France, qui compte une population deux fois plus importante que l'Algérie mais qui enregistre «quatre fois plus de pharmacies, alors que ce sont trois grossistes seulement qui détiennent 90% du marché», a fait savoir M. Benhamdine, jugeant «inadmissible» le nombre de grossistes en Algérie, qui rend difficile le contrôle du marché du médicament. A propos de la liste des médicaments interdits à l'importation, le ministre a annoncé qu'elle a été augmentée de 100 nouveaux autres pour atteindre ainsi 250, et que désormais l'interdiction ne sera effective qu'après la réception par le ministère d'un engagement écrit par les producteurs algériens d'assurer les quantités nécessaires pour couvrir le besoin national en médicaments pour l'année 2010. Autre nouveauté dans le marché du médicament, la mise en service de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), dont le texte de création a été voté en juillet 2008. Selon le ministre, cette agence sera fonctionnelle dans un «proche avenir», avec une nouvelle règlementation. La réglementation de cette agence constitue l'une des nouveautés de la nouvelle loi sanitaire qui, selon M. Ould Abbès, sera présentée au gouvernement au mois de décembre. Le ministre s'est contenté de souligner que ce sera une version «dépoussiérée et toilettée de la loi 85-05», ajoutant qu'elle permettra «l'assainissement de la pratique médicale». Intervenant sur ce point, M. Benhamdine a estimé que l'Etat doit subventionner en partie le budget de l'ANPP, «puisque les calculs ont montré que les recettes ne peuvent même pas couvrir la masse salariale du personnel». Or la loi, a-t-il dit, prévoit une indépendance financière, avec le maintien de la tutelle du ministère de la Santé dans la gestion. Le président de la SAP a par ailleurs désapprouvé le fait que le texte de loi ne prévoie pas l'intégration du Laboratoire national du contrôle médical à l'ANPP, estimant que ceci lui ôte (à l'ANPP) la moitié de ses prérogatives. Quant à la liste nationale des médicaments essentiels, le ministre a annoncé qu'elle sera «revue à la baisse». 600 médicaments, c'est un peu trop, estime le ministre. Concernant l'incinération des 5 millions de doses de vaccin H1N1, le ministre a assuré que cette opération est prévue au cours de la semaine prochaine. |
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