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Entreprise: La planification en question

par Mohamed Mehdi

Comment une entreprise algérienne peut-elle s'organiser pour être innovante, continuer à satisfaire sa clientèle, garder, voire augmenter sa part de marché malgré la forte concurrence, tout en affrontant les aléas d'une législation contraignante et des freins à l'importation de ses inputs ? C'est globalement à cette question qu'ont tenté de répondre les experts du Cabinet International de Conseil aux entreprises, Ernst and Young, lors de la rencontre qui a été organisée hier à l'hôtel Hilton, sur le thème de: «La Planification des ressources industrielles et logistiques».

 Ont pris part à cette rencontre une soixantaine d'entreprises privées algériennes et quelques entreprises du secteur public, à l'image de Naftal et de Saidal. Il faut dire que l'actualité et l'acuité des thèmes traités avaient de quoi attirer autant de participants. Concilier constamment «la satisfaction du marché, la gestion de ses capacités et de ses stocks et donc de sa trésorerie à court terme et de sa part de marché à long terme», ce sont les principaux «soucis» qui captent l'intérêt du gestionnaire algérien. Ces contraintes sont développées, selon les experts du Cabinet d'E&Y en plusieurs questions d'ordre opérationnel et stratégique.

 La première concerne une amélioration de la collaboration entre «les commerciaux et la production». La seconde traite de la question de l'innovation pour « coller au mieux à des clients de plus en plus avides de variété (références)». Il est également question de problèmes de quantité de matières premières ou de composants à commander «pour satisfaire autant de références et optimiser un modèle de production en flux continus», en s'assurant sur une disponibilité sur stock ou sur la commande. Quand «initier le réapprovisionnement compte tenu des délais d'importation, des LC (Lignes de Crédit) ou des stocks encore disponibles», «optimiser la charge de la chaîne de production en anticipant les fluctuations du marché», et «quelles ressources financières engager pour assumer cette évolution» ? Dans son introduction, le Directeur exécutif du bureau d'Alger d'E&Y, Phetsamone Rasphone, énumère trois principales contraintes dans le cas de l'entreprise algérienne. Une «coordination fragile entre producteurs et commerciaux» dans une même entreprise, des «outils d'information limités» et un «manque et/ou non fiabilité des données disponibles en Algérie». En abordant « les enjeux d'une bonne planification», sa collègue, Mme Thi-tu-khuong Le, considère qu'une entreprise doit avoir une «visibilité sur 3 à 5 ans» à travers l'élaboration d'une «stratégie commerciale». Tout est question de planification qui doit reposer « une organisation, des processus décisionnels et des systèmes d'information spécifiques appelés S&OP «Sales & Operations Planning», capables de concilier les objectifs des directions commerciale, marketing, production, logistique et finance», explique-t-on chez E&Y. En fait, le sujet n'est pas étranger à bon nombre d'entreprises privées venues hier, pour certaines, exposer leur expérience en matière de S&OP et, pour d'autres, poser des questions quant à la mise en place d'une telle procédure.

 Une chose est sûre, qu'une entreprise évolue ou non dans un environnement des affaires accueillant ou agressif, elle ne peut continuer à fonctionner sans des méthodes modernes qui font appel à des outils de gestion de type organisationnel et à des systèmes d'informations adéquats.