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A une dizaine de jours de la célébration de l'Aïd El Adha, la fièvre
s'empare déjà, des chefs de famille. Relativement à l'année dernière, le prix
du mouton du sacrifice a augmenté entre 4.000 et 5.000 DA chez les quelques
maquignons qui ont déjà investi certains sites en dehors de la périphérie
d'Oran, à l'instar des autres régions du pays. La spéculation bat son plein, en
vérité.
Pour le moment, les citoyens viennent beaucoup pour prendre la température, sauf pour d'autres qui ont l'habitude d'acheter chez des maquignons depuis plusieurs années. Hier, la rumeur s'était répandue que les prix allaient baisser en raison d'une curieuse épidémie qui se propage rapidement au sein du cheptel ovin et même bovin. Du bluff? répondent certains maquignons qui reviennent de régions steppiques Ouest où ils affirment que «le cheptel se porte bien». Sinon, comment se fait-il que les bêtes, achetées sur place, ont été accompagnées de certificats de vaccination datant de quelques mois seulement. Chez ces revendeurs, cette campagne d'intox vise uniquement à casser les prix au profit de certains intermédiaires qui seront les plus gagnants, alors que le consommateur sera toujours le dindon de la farce. A El Braya, El Hassi et Aïn Beïda, entre autres, d'importants troupeaux sont exposés notamment à proximité des grands axes routiers et les potentiels acheteurs observent avant de poser des questions, d'abord sur la région d'où provient le cheptel et ensuite sur les prix. Tous demandent si les bêtes sont celles de la race d'Oued Djellal ou de Sougueur, deux régions connues pour la qualité de leur cheptel. Il y a aussi, le mouton de Nâama et de Mécheria, ainsi que celui d'El Bayadh, qui sont apparemment très prisés du fait de la qualité de la végétation des terrains de parcours, notamment les herbes aromatiques. Mais en dehors de toutes ces considérations, le prix reste le plus déterminant. Si on faisait un distinguo entre le prix de la viande ovine, entre cette année et une année auparavant, on s'aperçoit qu'elle tourne autour de 100 DA passant ainsi de 650 à 750 DA. Ce niveau de prix reste selon les bouchers, inhabituel car d'habitude, une fois le mois de Ramadhan passé, les différences de prix dégringolaient jusqu'à 200 DA le kilo. Or, cette année, la baisse a été presque insignifiante, ajoutent les bouchers. Pourtant le prétexte de la cherté de l'aliment ne peut être avancé étant donné qu'en 2009 l'ONAB avait décidé une baisse de l'ordre de 10% pour les intrants dans la fabrication des aliments de bétail. L'autre raison avancée par les éleveurs, ça et là, demeure le rétrécissement des pâturages, alors que cette année et juste après la campagne moissons-battages, d'importants troupeaux ont transhumé vers le Nord. La vérité est autre, estiment les maquignons, qui pointent du doigt les éleveurs qui ne sont plus pressés de céder leur cheptel suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur le pays et spécialement les régions steppiques. Dans la wilaya de Nâama, les dernières pluies qui se sont abattues sur la région n'ont pas eu un grand effet sur les prix du bétail, puisque la viande ovine continue de maintenir le cap des 750 DA le kilo. Le marché de bétail de Mekmen Benamar donne le ton. Ainsi, le bélier aux cornes bien enroulées n'est pas cédé à moins de 30.000 DA, le broutard (El Haouli), le plus prisé, son prix vacille entre 18.000 et 24.000 DA. Il faut dire que les habitants de Nâama ne se bousculent pas au portillon des marchés de bétail, l'on préfère attendre les derniers jours. A Constantine, les traditionnelles augmentations des prix des produits de large consommation enregistrées la veille des fêtes, ont fait leur apparition. Depuis deux ou trois jours, les prix ont encore flambé, rendant la vie davantage plus difficile à de nombreuses familles, dont certaines ne se sont même pas encore relevées de la saignée du mois de Ramadhan, de l'Aid El Fitr et de la rentrée scolaire. Depuis deux jours, donc, certains produits ont augmenté et beaucoup de personnes s'inquiètent face à cette nouvelle flambée, aggravée par l'achat du mouton destiné au sacrifice. En ce qui concerne les légumes, notamment, la pomme de terre, les poivrons, l'oignon, les herbes aromatiques, la tomate, ont vu leur prix augmenter de 20 à 40, voire 50 dinars, à l'exemple de la tomate qui affiche depuis hier, 100 dinars contre 20 ou 25 dinars la semaine dernière. 55 dinars le kilo de pomme de terre, 160 celui du poivron, 120 pour la salade, pas moins de 40 dinars pour l'oignon contre 25 juste avant-hier, etc. Des consommateurs désabusés, ont également évoqué le prix du mouton, où dit-on, l'agneau tout juste moyen, ne donnant même pas une vingtaine de kilos de viande, dépasse les 30.000 dinars dans les marchés informels autour de la ville. Quelques maquignons se sont présentés au marché à bestiaux d'El Khroub et proposent des bêtes entre 35.000 et 45.000 dinars, de quoi donner le tournis. Ainsi, beaucoup de Constantinois attendent un peu, dans l'espoir de voir la concurrence s'établir, ce que certains estiment «bien aléatoire». A Adrar, le mouton de l'Aïd le plus prisé est celui d'Afrique «sidaoun» en raison de son prix attractif par apport au mouton algérien, même si le «sidaoun» est négocié, cette année, entre 9.000 et 20.000 DA, contrairement aux années passées où il ne dépassait guère les 15.000 DA au marché de cheptel de Hai El gharbi, soit une augmentation de 5.000 DA par tête. On peut même trouver de petits moutons «sidaoun» à seulement 7.000 DA. Ces moutons sont ramenés du Mali et du Niger, dans le cadre du troc, en les échangeant contre des dattes de la wilaya. Notons que la réglementation de la douane algérienne interdit la commercialisation de cette race de moutons en dehors des wilayas du Sud. Mais à Adrar, de nombreux habitants recherchent le mouton algérien, qui est pratiquement absent. Une dizaine de moutons algériens sont proposés au marché, à un prix de vente de 30.000 DA en moyenne, pour un poids de 15 à 20 kg. |
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