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Dinanderie Du cuivre, mais pas le bon

par A. Mallem

En visite d'inspection et de travail hier à Constantine, M. Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, accompagné du wali et des autorités locales, a procédé à l'ouverture du premier salon national de la dinanderie que la ville des ponts accueille, jusqu'au 11 novembre, au niveau de la salle omnisports de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Pour cette première édition, la participation s'est limitée à 8 wilayate, en majorité de la région Est, et 45 artisans dinandiers et ceux activant dans d'autres créneaux de l'artisanat traditionnel, comme la céramique, la couture, la poterie, etc. Notons également la participation d'une quinzaine d'organismes institutionnels activant dans le secteur du soutien à l'emploi, tels que l'Anem, l'Angem, l'Ansej, la Cnac, la Casnos et des banques. Après avoir coupé le ruban, le ministre s'est dirigé vers les stands qu'il a visités un à un tout en s'informant des conditions de travail et en écoutant les doléances des artisans, notamment les dinandiers.

 M. Smaïl Mimoune ne manquera pas de leur adresser ses encouragements en leur promettant que son département les accompagnera toujours dans leurs efforts pour relancer le métier. A la fin de sa tournée, le ministre a présidé une cérémonie de remise des diplômes aux lauréats du concours local de meilleur produit de l'artisanat traditionnel organisé par la CAM.

Au cours d'une tournée chez les dinandiers, ces derniers n'ont pas manqué de nous exposer les difficultés auxquelles ils sont confrontés disant en substance que cette corporation, qui vit depuis longtemps dans le marasme, se trouve même menacée d'extinction à cause des problèmes de relève, d'absence de locaux et de matière première, le cuivre. Concernant ce dernier point, souvent mis en avant par les artisans pour exprimer leurs difficultés, les organisateurs, principalement la Chambre des arts et des métiers de Constantine (CAM), ont cru bon d'inviter quelques importateurs constantinois de cuivre jaune et rouge. Toutefois les artisans ont exprimé des réserves sur cette matière première importée d'Italie, d'Espagne et de Turquie estimant qu'elle ne répond pas entièrement aux normes en vigueur sur la place constantinoise.

C'est le cas de cet artisan établi dans la vieille ville de Souika: «Le problème de l'approvisionnement en cuivre n'est résolu qu'à moitié», affirme M. Amine Khodja Dris qui ajoute que «ces importateurs, au nombre de cinq, ne nous proposent que du cuivre de petite épaisseur de 6/1Oe, catégorie faite pour les machines de tournage.

Mais elle ne convient pas pour les artisans qui travaillent entièrement à la main parce que le cuivre de faible épaisseur casse». Il explique que cette catégorie d'artisans ne peut travailler que le cuivre d'une épaisseur de 2O/1Oe au moins.