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Dans une conférence de presse organisée au siège d'Amnesty International
à Alger, Ahmed Benbitour ex-chef du gouvernement a indiqué dans une
intervention dont le thème est lié à la pauvreté qu' « il urge dans les deux
années à venir que des forces du changement s'organisent et remettent les
choses en place avant qu'il ne soit trop tard ». « La rente pétrolière baissera
dans le moyen terme, en 2018. Lorsqu'un pays ne peut plus exporter autant qu'il
veut pour faire face à la demande interne on est en crise. Mais la crise se
fera sentir bien avant », dit-il. Et c'est « la raison pour laquelle, il y a lieu
de chercher une autre alternative. »
Si « l'épargne » dégagée par la fiscalité pétrolière ne va pas dans l'investissement et les infrastructures, « il ira seulement gonfler les réserves de changes déjà gonflées. » Ce sera, selon lui, « la transformation d'une richesse non renouvelable en richesse volatile » qui ne profiterait certainement pas à la population mais aux banques étrangères. Donnant quelques éléments d'appréciation sur l'état de pauvreté, le conférencier mettra en exergue le manque de revenus et donc le manque d'épargne, en ce sens que le moindre choc peut mettre la population dans le désarroi. Il évoquera à cet effet le choc pétrolier de 1986 où seuls les pauvres ont subi les conséquences de la crise. Idem en ce qui concerne les calamités naturelles. L'accès à la santé et à l'éducation sont autant d'éléments à prendre en considération pour apprécier l'état de pauvreté, a-t-il dit La population peut-elle s'exprimer sur sa situation ? Pour Benbitour la réponse est négative. Il signalera au passage que les représentants du peuple n'ont pas de projets pour lui et que ce sont les mêmes partis politiques qui détiennent l'assemblée depuis plus d'une décennie. Le conférencier indiquera que notre pays est non seulement un exportateur de richesses naturelles mais aussi de capital humain alors que le pays en a grand besoin. Il déplore également le manque d'intérêt pour l'agriculture au moment où 75% de nos besoins alimentaires dépendent de l'importation. La société civile est appelée à prendre des initiatives et sortir de cette léthargie en s'organisant afin de pouvoir faire pression sur les décideurs. Que ceux qui veulent apporter du changement, devront s'organiser et faire les alliances stratégiques qui s'imposent à eux. Quant aux partis politiques, il dira, qu'ils sont dans un « émiettement». Benbitour, ajoutera que le changement passera également par la refonte de l'Etat et la refondation de l'école. |
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